homophobie

Comment réagir à l’homophobie de son entourage ?

L’homophobie présente au sein du cercle familial ou amical est souvent la plus difficile à vivre pour une personne gay. Pourquoi et quelles solutions adopter ? Explications.

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Si la parole se libère quant à l’homosexualité, l’homophobie n’a pas dit son dernier mot. Plus pénible encore quand les attaques proviennent de ses amis ou de ses proches. Nul besoin d’être homosexuel pour comprendre toute la douleur ressentie.

Pourquoi cette attitude d’homophobie ?

Pourquoi une personne homosexuelle subit-elle ces actes d’homophobie ? Qui concerneraient encore environ un tiers des gays.  Françoise Dolens, sexologue, répond : « Bien souvent, la personne homosexuelle n’est pas visée pour elle-même mais pour ce qu’elle représente. Une personne  qui ne correspond pas aux critères classiques. Le fait d’agresser, verbalement voire physiquement, un.e homosexuel.le permet à l’agresseur de montrer qu’il appartient bien au groupe hétérosexuel, majoritaire dans la société. Qu’il se fond dans le moule sociétal. Une autre raison peut être la peur. Celle ressentie par certaines personnes qui vivent, à un certain moment de leur vie, une modification de leur sexualité. Avec une homosexualité refoulée. Et avec une colère pour celle ou celui à qui elles ne veulent pas ressembler.  » Qu’ en est-il des actes homophobes posés dans le milieu familial ou amical ? « Selon les données disponibles, deux classes sont davantage ciblées par l’homophobie familiale : les jeunes, dont l’homosexualité est souvent rejetée par les parents, et les lesbiennes. Pour de nombreuses femmes, en effet, le fait d’avouer être homosexuelles ou bisexuelles suscite moqueries et critiques. Voire le divorce » souligne la sexologue.

Selon le site sos-homophobie.org, « plus de 15% des actes homophobes ont lieu au sein de la famille. »

Témoignage : « Jamais je ne recommencerais mon coming out »

Contactée sur un forum spécialisé, Clémence, la cinquantaine, témoigne de sa difficulté à vivre sa sexualité. Et plus encore depuis son coming out : « Naïve, j’ai cru que révéler mon homosexualité allait m’ôter d’un poids et recueillir un soutien. C’est en fait tout le contraire qui s’est passé. Des amis m’ont tourné le dos même si d’autres ont trouvé cool d’avoir la bonne copine lesbienne dans le groupe. Comme un élément de décoration pour faire tendance. Ce qui ne m’a pas aidée non plus. Mais c’est surtout dans la famille que l’orage a grondé le plus. Car je ne correspondais plus aux valeurs véhiculées dans la famille très traditionnelle, avec le schéma classique du couple avec enfant. Depuis, j’ai décidé de mettre de l’espace entre eux et moi. Pour me recentrer sur des ami.e.s plus tolérants. Ma santé mentale en avait besoin. »

Quelles réactions adopter face à l’homophobie ?

La première solution se base sur le dialogue. Pour essayer d’expliquer que la sexualité n’est pas un choix. « Pour éviter de s’enfermer dans une forme de prison virtuelle, la personne homosexuelle doit s’affranchir des préjugés et se convaincre qu’elle est heureuse, peu importe si cela ne convient pas à son entourage.  Enfin, si la discussion n’est  pas possible et que la violence s’avère trop difficile à supporter, il reste la solution de rompre (provisoirement ) avec les proches homophobes. Pour se rabattre sur d’autres membres de la famille ou des amis à l’esprit plus positif. Prêts à apporter le soutien nécessaire », explique Françoise Dolens.

 

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