Avec la succession des crises (sanitaire, économique…), notre humeur est mise à rude épreuve. Et plus encore pour les personnes très sensibles, pour qui ces désordres peuvent provoquer ou aggraver des troubles psychologiques déjà présents. Comme le trouble cyclothymique, dont les symptômes rappellent ceux de la bipolarité.
Le trouble cyclothymique, de quoi s’agit-il ?
La cyclothymie se définit comme un trouble de l’humeur marqué par une alternance répétée et durable de périodes euphoriques (de l’hypomanie) et dépressives. Comme le précise le milieu médical, le trouble cyclothymique constitue un élément précurseur du trouble bipolaire de type I et II. La grande différence entre bipolarité et cyclothymie réside dans l’intensité des troubles. Plus forte avec la bipolarité.
Quant aux données liées à la prévalence de la cyclothymie, elles reposent sur des estimations variables. Soit de 0,5 à 2,5 % de la population, tous sexes et âges confondus. Quand d’autres études estiment plutôt la fourchette de patients entre 6 à 13 % (source : ctah.eu).
Comment reconnaître les symptômes du trouble cyclothymique ?
- Alternance de moments de dépression et de cycles euphoriques (hypomaniaque)
- Perte d’énergie et d’intérêt ou, au contraire, de l’hyperactivité
- Difficulté de concentration
- Irritabilité
- Troubles du sommeil
- Libido en baisse
- Troubles de l’appétit
- Problèmes de poids
- Idées suicidaires
- Mal-être
Des symptômes, plutôt courants, qui peuvent inquiéter. Mais qui ne sont pas seuls pour permettre à un psychiatre de poser un diagnostic assuré, ils doivent être constatés sur une période d’au moins 2 ans.
Quels sont les facteurs de risque les plus fréquents ?
Lors d’une consultation médicale, le psychiatre va d’abord procéder à une recherche de possibles antécédents familiaux. La présence au sein du milieu familial de personnes atteintes de troubles bipolaires constitue généralement un facteur de risque important. Mais loin d’être unique. Parmi les autres éléments déclencheurs figurent un excès d’alcool (ou de drogues) mais aussi un événement personnel (un décès ou une perte d’emploi). Le mode de vie peut aussi jouer un rôle, comme des troubles répétés du sommeil, des horaires de travail déréglés, une vie stressante…
Quels sont les traitements possibles ?
Sans aucunement remplacer un avis médical adapté, quelques éléments de réponse résument ce qu’une personne cyclothymique peut obtenir comme soins de support. Le traitement habituel repose essentiellement sur des stabilisateurs de l’humeur, comme du lithium, des antipsychotiques ou des anticonvulsants. Le traitement passe aussi par une modification de l’hygiène de vie. Avec un ciblage particulier sur le sommeil, capital pour réduire l’apparition de crises. Un traitement médicamenteux fréquemment associé à une psychothérapie cognitive et comportementale (TCC).
Enfin, une participation à des groupes de parole peut aider à obtenir un soutien et partager une même expérience. Tenir un journal personnel permet aussi d’apporter au médecin un bon état des lieux de l’évolution du trouble.
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