traumasplaining

Le traumasplaining, ou quand on endosse le costume de la victime

Faute de confiance en soi suffisante, certaines personnes avancent un traumatisme vécu pour expliquer une décision prise. Ce comportement porte un nom : le traumasplaining.

Reading Time: 2 minutes

Face à la peur du regard d’autrui, d’aucuns se retranchent derrière un traumatisme vécu pour se justifier d’une décision prise. Une posture de victime présente au cœur d’un comportement appelé le traumasplaining.

Le traumasplaining, de quoi s’agit-il ?

Sous l’anglicisme de traumasplaining, que l’on peut traduire par « plainte traumatique », se profile un comportement méconnu du grand public. Défini comme l’excès de justification vis-à-vis de son entourage familial, amical ou professionnel de peur de provoquer une réaction négative ou d’être jugé. Un comportement toxique basé sur un ou plusieurs traumatisme(s) vécu(s) et utilisé(s) comme motif(s) d’explication face à ce que l’on décide ou ce que l’on est. Dans ses travaux, la thérapeute américaine Dana Caretta-Stein, qui a popularisé ce terme sur Instagram, explique que le traumasplaining se montre plus présent parmi les individus plus sensibles au regard des autres. L’important pour ces personnes atteintes par ce trouble consiste à éviter toute confrontation avec autrui. Un trouble encore peu étudié et pour lequel il se révèle difficile de tracer un profil précis. « Sans constituer un trouble exclusivement féminin, tant s’en faut, la femme semble davantage concernée par le traumasplaining. Mais faute de données complètes disponibles, il reste difficile de l’affirmer avec certitude », explique Nathalie Moens, coach en développement personnel.

Pourquoi est-ce vu comme un comportement toxique ?

Une question à laquelle Nathalie Moens répond : « La personne qui pratique le traumasplaining, parfois de façon inconsciente, endosse en permanence le costume de la victime, toujours à rappeler un traumatisme pour se justifier face aux autres. Cette attitude peut la placer dans un état de dépendance et de vulnérabilité. Rappeler encore et encore ce traumatisme empêche sa guérison, enfermant l’individu dans une sorte de cercle vicieux.»
 Cette surexposition à un passé douloureux peut aussi entraîner deux conséquences : la honte d’avoir révélé un peu trop de son histoire personnelle et le renforcement de la mauvaise image de soi-même.

Comment gérer un traumasplaining ?

Des solutions existent pour apprendre à affronter ce trouble. « La première chose à envisager consiste à retrouver confiance en soi et à apprendre à s’affirmer quand cela s’avère nécessaire. Sans devoir se chercher des justifications. Pour retrouver la force d’être juste soi-même, sans craindre la réaction des autres. Un « non » affirmé sera sans doute moins pénible pour l’interlocuteur que des plaintes et justifications. Une attitude sans doute plus facile à énoncer qu’à mettre en pratique, j’en conviens. L’aide d’un psy peut s’avérer utile, pour entamer une thérapie. Afin de regagner plus d’assurance face à toutes les situations du quotidien. Et trouver une porte de sortie face au traumatisme qui régit encore le quotidien », explique Nathalie Moens. 
Outre le suivi d’une thérapie, des cours de théâtre peuvent aussi aider à regagner la confiance en soi et à s’affirmer par le jeu scénique.

 

Photo Shutterstock.


© Fiftyandme 2024