Un jour – vous vous souvenez de ce temps où l’on pouvait encore aller au resto ? -, une citation de Coco Chanel sur la porte des toilettes m’avait réjouie : « Personne n’est jeune après 50 ans, mais on peut être irrésistible à tout âge » ! Voilà qui remet les pendules à l’heure. Le temps passe ok, mais c’est ce que l’on manifeste dans notre vérité la plus intime, la plus joyeuse, qui nous délivre de l’apparence et qui nous rend… irrésistibles !
Le droit de vieillir… sans devenir « vieux » !
Le mot « vieux » serait-il devenu une insulte ? Ce qui justifierait l’envie de se camoufler derrière le printemps éternel ? “Ce n’est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne de vieilles pommes” chantait Félix Leclerc. Et si nous devenions de vieux pommiers, transmetteurs de fruits exquis ? Et si on donnait l’envie de vieillir ? Une vieille qui s’émerveille, c’est beau, non ?
A 50 ans et plus, on n’est ni vieux ni vieille, on est bien d’accord, mais on vieillit… Alors, pourquoi éviter le sujet ? Dans son excellent ouvrage disponible désormais en poche, Marie de Hennezel (1) déclare : « Le bonheur de vieillir se conquiert. » Et encore : « On devient vieux lorsqu’on refuse de vieillir » ! CQFD ! Donc devenir vieux, ça se prépare. Cela passe bien sûr par prendre soin de soi physiquement, psychologiquement (le moment où jamais de faire une thérapie… ou art-thérapie (2) ?) et spirituellement. La longévité qui nous est promise passe par toutes ces dimensions. « Le sens du vieillissement, insiste encore MdH, est de parfaire son être ». Et d’ajouter : « J’ai pu mesurer à quel point une vieillesse rayonnante était le fruit de tout un travail de conscience et de lucidité, qui se prépare très en amont. » Quel programme… qui ne passe par l’agitation -même si carrefour des générations oblige, on ne sait pas toujours où donner de la tête- mais par une capacité de don et d’amour, de besoin de solitude et de silence, de joie et d’émerveillement.
Je ne me déglingue pas, je me transforme
Chantal, 59 ans, en riant insiste sur les signes de « déglingue » qu’elle a longtemps guettés dans son corps « Je ressens le temps qui passe, je sens que j’ai moins d’énergie, qu’à certains moments, mon corps ne répond plus comme avant. J’avoue, j’ai aussi un peu peur de la mort… Ça me désole, ou plutôt ça me désolait, parce qu’aujourd’hui, je travaille à accepter le temps qui passe, je transforme aussi ma façon de voir et d’être au monde pour accéder à ce qui en moi, ne mourra pas, cette part qui rayonne en moi, envers et contre tout. Curieusement, c’est le confinement qui a été pour moi révélateur du trésor de la vie. Et de la beauté qui, chaque jour, surgissait du printemps. » En cultivant l’optimisme, on met l’accent sur ce qui va bien… Le premier pas : j’accepte ce temps qui me marque de son empreinte. Le deuxième : je m’accepte et je m’aime dans ce temps qui passe.
Rose la ménopause ? Heu… Aussitôt le mot prononcé, et c’est toute la litanie de la déglingue annoncée qui se chante sur tous les tons. Stop ! Heureusement qu’il existe des inspiratrices qui (ré)veillent ! « La nature est bien faite, nous dit la naturopathe Hilda Vaelen (3), si la ménopause marque une chute de la production des œstrogènes c’est parce qu’il n’en a plus besoin pour procréer… D’autres choses, d’autres fécondités, vont se mettre en place. » Depuis de nombreuses années, elle donne rendez-vous aux femmes pour une journée très complète autour de la ménopause tant sur ce qui se passe dans le corps que sur le plan symbolique. Pour leur permettre de faire de vrais choix et se libérer des diktats et du regard des autres.
J’enlève « mes » masques
« Je suis qui je suis en toute simplicité. L’authenticité, le courage de la fidélité à mes valeurs, à ma propre vérité, le respect de mon intégrité, me font rayonner… ». Parole d’« émerveilleuse » ! Isabelle Cornette, herboriste alchimique, a pour devise « Ne jamais cesser de s’émerveiller, saisir le potentiel créateur de chaque instant ! ». Voir la beauté en toute chose, même quand c’est difficile et donc semer l’émerveillement. Facile à dire ? Elle propose des coachings « Le parfum des merveilles » (4) pour découvrir, à l’instar des fleurs, votre parfum qui enchantera le monde.
Je me connecte à la joie
Le droit de vieillir, c’est peut-être avant tout se connecter avec sa joie profonde. On ne peut plus faire d’enfants ? Retrouvons l’enfant tapi au fond de nous et toujours prêt à jaillir de sa boîte et à jouer ! Une joie spontanée, authentique, qui a certainement un lien avec l’amour de la Vie. Nos enseignants ? Les enfants… Joie de vivre, joie de rire. Un rire qui, loin de nous rétrécir nous déploie. Et si l’on commençait par rire de soi ? Souverain pour que lumière et légèreté se diffusent dans un monde plus « light » ! (joli raccourci in English). « Quand je ris de moi-même, je pèse moins lourd sur mes épaules » ai-je lu un jour. Tellement vrai !
J’entre dans la ronde du Vivant
Encore faut-il retrouver le sens de ce cycle des saisons dans nos corps, cœur et âme. Nous sommes « chanceuses », nous les femmes qui avons inscrit ces saisons et leurs énergies au cœur de notre cycle féminin. Et elles subsistent, même après la ménopause. Plus besoin de règles pour être en lien avec ces quatre dimensions… en toute liberté !
À l’heure où j’écris ces lignes, je suis très impatiente de découvrir le nouvel ouvrage de Marine Simon(5) qui s’ouvre sur ce constat : « Tout tourne rond… Par les temps qui courent, ça peut paraître étrange de le dire comme ça. Et pourtant, c’est un fait : dans le Vivant, tout répond à une valse de cycles s’entremêlant à l’infini. Les jours et les nuits, les saisons, les germinations, floraisons, fructifications, reproductions, la mort qui nourrit la vie. Et tout s’associe pour créer et entretenir les précieuses conditions de la vie. Tout tourne rond et tout s’associe, sauf notre culture cloisonnée, linéaire et compétitive qui déséquilibre, détruit ces conditions et, avec elles, l’ensemble des vivants -humains, végétaux, animaux- d’un bout à l’autre de la planète… »
Championne de l’intelligence collective, Marine Simon nous invite à une vision globale, circulaire, écosystémique qu’encourage aussi la journaliste et réalisatrice, Marie-Monique Robin, dans un livre et bientôt un documentaire en préparation avec Juliette Binoche : « La fabrique des pandémies », vibrant plaidoyer pour la biodiversité.
Je jardine ma vie…
…et ça commence dans mon jardin ! « Les plantes de mon jardin sont celles dont j’ai besoin » sourit Marie l’Art-Tisane, qui propose de faire avec vous le tour de votre jardin pour y repérer les plantes sauvages, comestibles et médicinales, qui s’y sont invitées. Partir de ce qui est déjà là pour valoriser et prendre soin de qui vous êtes. Un accompagnement personnalisé au fil des quatre saisons, véritable voyage symbolique qui se ritualise et se dépose dans un joli carnet. Découvrir, cueillir, nourrir toutes ses dimensions pour vivifier les « pas-sages » de l’âge !
Et si tout ça n’était qu’une question d’Amour ?
Ressources
- « La chaleur du cœur empêche nos cœurs de rouiller », Marie de Hennezel, Pocket
- Valérie Cruysmans – ateliers d’art-thérapie pour traverser des moments de solitude, de manque, de questionnement, de perte de sens, avec l’outil « EmotionAid® » – valeriecruysmans.be
- Journée « Un regard bienveillant sur la ménopause » animée par Hilda Vaelen, naturopathe, aromathérapeute, le 8/5/2021 à Durbuy – hildavaelen.be
- Coaching « Parfum des merveilles – Isabelle Cornette –lejardindesmerveilles.be
- « Tout tourne rond sur cette terre nous sommes les seuls à l’ignorer – Inspirés du Vivant, des Peuples Racines et de la Permaculture, changeons de culture », Marine Simon, Editions Yves Michel 2021 – adn-intelligencecollective.com
- « La fabrique des pandémies – Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire », Marie-Monique Robin, La Découverte 2021
- L’Art-Tisane – Marie Fripiat – lart-tisane.be/