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La sexomnie, forme rare de somnambulisme sexuel

La sexologie réserve encore bien des surprises. Comme la sexomnie, un trouble pour le moins étrange qui peut perturber la vie de couple et qui a été récemment médiatisé par l’affaire du youtubeur Léo Grasset, accusé d’agressions sexuelles.

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Parmi les quelques tabous qui entourent encore la sexualité, la sexomnie n’est pas le plus connu. Loin de là. Bien peu de personnes atteintes avouent souffrir de ce trouble qui touche les femmes comme les hommes. Certains ne sont même pas conscients de vivre la sexomnie ou de la faire subir à leurs partenaires. Mais de quoi s’agit-il ? Tentative d’explication.

La sexomnie, un trouble mais pas une perversion

Comme l’explique Jean Merino, sexologue, « sous cette dénomination de sexomnie se profile un comportement embarrassant, qui mélange somnambulisme et sexualité. Sans pouvoir prévoir la crise, parfois sans connaître son existence, la personne sexomniaque adopte un comportement sexuel inhabituel et irrépressible sur une personne présente dans son entourage. Cela peut être des attouchements, du sexe oral ou un acte sexuel complet. Une crise qui peut aussi donner lieu à de la masturbation ou des gémissements. Le tout pratiqué dans un demi-sommeil. Un comportement traumatisant par l’absence de tendresse dans les actes et de mots prononcés par le sexomniaque. Qui ne se souvient généralement de rien à son réveil et qui mène ensuite une vie tout à fait normale. »

Quel est le profil type ?

Si la sexomnie concerne les deux sexes, les données disponibles relèvent que le trouble concerne davantage les hommes que les femmes. Dans un rapport de 3 contre 1. Une personne sexomniaque présente certains symptômes caractéristiques. Comme un problème lié au sommeil (de l’apnée notamment), un état de stress quasi permanent ou une consommation élevée d’alcool ou de drogue. Un comportement souvent associé à des crises de somnambulisme déjà présentes et qui peut être occasionnel ou régulier.

Sexomnie : un comportement loin d’être anodin

« Pour la personne atteinte de sexomnie, la vie peut très rapidement tourner au cauchemar. Même si les actes de nature sexuelle ne sont pas volontaires. Les crises peuvent ainsi se déclencher n’importe quand et pas forcément avec son partenaire habituel, qui connaît généralement le problème. Des actes qui peuvent relever du viol et mener au tribunal. Où il incombera au sexomniaque de prouver par des expertises médicales la présence de ce syndrome et d’être relaxé », souligne le sexologue. Des propos illustrés récemment par le dossier Léo Grasset, ce célèbre youtubeur accusé d’agressions sexuelles sur des jeunes femmes et qui qui assure sa défense en se déclarant sexomniaque.

Quelles sont les solutions à adopter ?

Étudiée depuis une quinzaine d’années, la sexomnie, classée parmi les parasomnies, n’a pas encore livré tous ses secrets et ne dispose pas d’un traitement définitif. Les recherches sont loin d’être prioritaires, mais une consultation avec un psychiatre ou dans une clinique du sommeil peut aider à mettre des mots sur ce problème. Pour autant que la personne atteinte de sexomnie soit consciente de son état. Ce qui n’est pas toujours le cas. Quant aux solutions apportées, elles peuvent concerner la prise d’anti-dépresseurs. Ou la mise en place d’une thérapie comportementale permettant de limiter les facteurs déclenchants. Dont les soucis liés au sommeil.

 

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