« Deux femmes qui se tiennent la main, ça n’a rien qui peut gêner la morale », chantait le groupe Mecano dans le tube Une femme avec une femme (1988). Si les amours saphiques ne choquent plus guère, avouer son homosexualité à sa famille reste encore difficile. Faire son coming out nécessite de la réflexion et du tact. Suivre certains conseils pratiques peut aider à passer le cap.
L’homosexualité tardive, un jalon important
Si beaucoup d’homosexuels, femmes comme hommes, assument et vivent leur bisexualité ou homosexualité depuis l’adolescence, d’autres personnes vivent un bouleversement à la cinquantaine. Cette période importante parfois marquée par les effets d’un divorce, de la ménopause…
« Une crise du milieu de vie qui donne à certain.e.s l’élan et le courage pour vivre enfin des amours parfois refoulées depuis longtemps. Nombreux sont les femmes et hommes à oser passer le cap pour aimer un.e partenaire du même sexe. Le coming out n’est plus une exception aujourd’hui. Et c’est une bonne chose, pour se réapproprier ses désirs et se sentir bien dans sa peau », explique Marie-Claire Thomas, sexologue.
« Le jour où j’ai quitté mon mari pour une femme »
Caroline, 52 ans, raconte son parcours sur le forum Auféminin. « Cadre dans une grande entreprise, je voyage beaucoup. Et c’est lors d’un séjour à Amsterdam que je suis tombée sous le charme d’une femme croisée au restaurant de l’hôtel. Nous sommes restées en contact par les réseaux et depuis décembre nous avons emménagé ensemble. J’étais en couple avec mon mari depuis 15 ans et pourtant la séparation s’est déroulée (presque) sans accrocs. C’est ma famille qui a moins compris ma nouvelle vie. Ce qui m’a fait peur au début, ce n’était pas de l’annoncer mais de devoir m’habituer à cette nouvelle vie. Mais je ne regrette pas mon saut dans l’inconnu, je suis heureuse. »
Cinq conseils pratiques pour réussir son coming out
- Le dire d’abord aux ami.e.s. Effectuer son coming out avec ses amies et amis permet de se tester face aux réactions qui peuvent ne pas être celles que l’on attendait.
- S’inspirer de l’expérience de connaissances. Et peu avares en petits trucs destinés à détendre l’atmosphère et trouver comment avoir la bonne attitude. Parler de la démarche avec d’autres lesbiennes ou bisexuelles peut aussi aider à décompresser.
- Se préparer à toutes les réactions possibles. Tout le monde n’a pas une famille ouverte aux amours différentes. Et plus encore dans certains milieux où la morale et la religion occupent une place prépondérante. Une bonne préparation permettra de faire face aux réactions négatives, aux critiques voire aux moqueries sans que cela finisse en crise (de larmes).
- Miser sur le bon moment et les bonnes personnes. Un choix de vie aussi sensible ne se dévoile pas comme cela, au dessert le dimanche midi. Mieux vaut opter pour un moment idéal, quand vous vous sentirez prêt.e, et pour une ou plusieurs personnes modernes, qui sauront vous soutenir en cas de besoin.
- Écrire une lettre. Comme tout le monde n’a pas la même facilité à s’exprimer à l’oral, ce coming out peut s’effectuer par écrit. Dans une lettre soignée, adressée à ses proches. Attention à bien choisir ses mots car les écrits restent.
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