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Orient-Express : l’opulence sur les rails

C’est indéniablement le train qui a le plus marqué l’histoire du voyage. Un projet fou initié à la fin du 19e siècle par un Liégeois visionnaire qui, pour la première fois, veut bannir le voyage corvée au profit « d’une expérience pensée pour les passagers ».

 

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L’Orient-Express est le premier train de luxe à traverser les frontières et à relier les grandes capitales du Vieux Continent. Dès 1883, il est possible de rallier Constantinople (aujourd’hui Istanbul) depuis Paris, sans changer de train. Jamais l’Orient n’a été aussi accessible pour un Occidental. Une nouvelle forme de voyages qui va révolutionner les chemins de fer européens. C’est que jusqu’alors, il fallait changer de train à chaque frontière, rendant tout voyage au long cours épuisant et particulièrement contraignant. Un bouleversement qui va changer à jamais le monde et que l’on doit à Georges Nagelmackers.

Une histoire belge

Son diplôme d’ingénieur en poche, le jeune Georges décide de se rendre aux États-Unis après ses études, comme la plupart des fils de bonne famille le font alors. Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ? Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Liégeois rentrera au pays la tête plein d’idées.

En 1867, de l’autre côté de l’Atlantique, du haut de ses 24 printemps, notre homme circule d’Ouest en Est en train, et remarque que la nuit venue, les banquettes des wagons sont converties en couchettes. Il faut dire que les distances sont telles que le maintien d’une position assise durant plus de vingt heures relève de la punition. En Europe, les courtes distances ne nécessitent pas encore ce type d’aménagement, les différentes compagnies de chemin de fer envisageant alors à peine de passer les frontières.

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De retour au pays, Nagelmackers se met immédiatement au travail et conçoit une première voiture équipée de lits répondant aux usages et goûts du Vieux Continent. En outre, il compartimente celle-ci et crée des cabines, qu’il équipe de lavabos, de miroirs et « des commodités d’usage ». D’abord accouplées aux tous premiers express internationaux, Nagelmackers, lui, envisage de lancer ses voitures aux quatre coins de l’Europe voire au-delà. Plus de quinze ans seront néanmoins nécessaires à l’élaboration du projet car, à l’époque, chaque pays est cloisonné à l’intérieur de ses frontières avec des réseaux ferrés aux normes techniques parfois diamétralement opposées.

Georges Nagelmackers parvient à ses fins en 1883. Le 5 juin, le train Express d’Orient part de la Gare de l’Est en grande pompe en direction de Constantinople, en passant par Budapest, Belgrade et Sofia. Rapidement, ce luxueux convoi adoptera la dénomination mythique d’Orient-Express.


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