Marqué par le Vietnam, le rock psychédélique et le LSD, le mouvement hippie s’est propagé dans l’ensemble du monde occidental entre le « Summer of Love » de 1967 et la fin de l’année 1969. En à peine deux ans, il a vu naître des centaines de milliers de « flower children », venus de tous les horizons, portés par une même volonté d’anticonformisme, de refus de l’ordre établi et d’espérance en un avenir meilleur.
Issue du baby boom, cette génération va révolutionner la société, marquer les esprits. Et si, pour certains, ce qui s’est passé alors n’est qu’une erreur de l’Histoire, une aberration utopiste, délirante voire décadente, pour d’autres, cette génération est un modèle aujourd’hui encore, par ses codes philosophiques, esthétiques et sociaux.
Il est en tout cas impossible de réduire le mouvement hippie à un simple courant musical. S’attaquant de manière frontale à la société de consommation naissante, prônant le « Do It Yourself », la tolérance et l’amour libre, il a largement influencé les générations qui l’ont suivi et influencera probablement encore les générations futures.
Au fil des années pourtant, le mouvement hippie a véritablement été pillé et vidé de son sens : publicitaires et agences de communication se sont emparés de son esthétique et de ses codes et, ironie du sort, de rassemblements révolutionnaires, les festivals de musique se sont transformés en machine à sous où les places se vendent à des prix exorbitants…
L’héritage de Woodstock serait-il donc si mince ?
Il est vrai que les hippies d’hier se sont embourgeoisés, que leur mode de vie a influencé les plus grandes entreprises (Google et consorts). Quant à l’usage du cannabis, il est loin d’être aussi marginal qu’à l’époque, légalisé même dans certains pays.