laurence bibot

« On a toujours peur de vieillir, mais j’en tire mon parti »

La Jeannie Longo du rire (comme elle se surnomme elle-même) a de quoi filer des complexes à la jeunesse ! Drôle et émouvante, Laurence Bibot est sur les devants de la scène humoristique belge jusqu’au 20 octobre avec son second stand up « Bibot Distinguée ».

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« Bibot distinguée », un stand-up qui déride !

Quinquagénaire hyperactive, la comédienne se réjouit de reprendre le micro pour présenter son second one-woman show. « On a toujours peur de vieillir, mais j’en tire mon parti. Mes enfants sont une grande source d’inspiration pour moi. A leur contact, j’explore de nouvelles façons de pratiquer mon métier », explique Laurence Bibot, avant de poursuivre : « Et puis, traiter de sécheresse vaginale, ce n’est certainement pas un sujet que je vais me faire piquer par les frères Taloche. J’aime parler des femmes et de la féminité, mais pas sous l’œil conservateur de la bienséance ! Choquer dans la bonne humeur, montrer une autre vision des choses, voilà ce qui m’anime dans le stand-up dépouillé que je pratique aujourd’hui. »

À travers un tourbillon de personnages inspirés de sa vie de femme et de mère, Laurence Bibot emporte le public dans une expérience tout aussi intimiste qu’hilarante.  À travers ses rencontres, elle nous emmène dans son univers décalé où vendeuse bio, « forumeurs » internet et autres chats perdus se croisent de manière inattendue et désopilante. Un mélange déconcertant de chic et de choc !

laurence bibot

 

Quel est le fil rouge de ton nouveau spectacle ?

Le fil est l’idée que je me sente vieille… Et que j’essaye de me convaincre du contraire ! Avant on était vieille à 50 ans. Mais comme maintenant on vit de plus en plus vieux, tout se décale. Aujourd’hui, les générations sont moins marquées, on est parfois très copains avec ses enfants et on s’habille souvent comme eux : c’est plus flou. Donc je me moque de moi-même… qui essaye de continuer désespérément à être jeune par plein de moyens différents. Je laisse mon esprit voyager. J’imagine mon enterrement, je parle des médecines alternatives,…

Comme une sorte d’auto-thérapie ?

C’est parfois très personnel. Sur scène, je règle parfois des comptes entre moi et moi, par rapport à ce qu’on m’a dit, ce qui m’a blessé ou fâché. J’arrive à les évacuer en les traitant à distance, sur fond d’humour. J’exorcise. Ce sont de toutes petites choses auxquelles je n’ai pas eu le réflexe de m’opposer car je ne suis pas conflictuelle.

Qu’est ce qui ne vieillira jamais chez toi ?

La paresse. Et le plaisir de jouer… dans tous les sens du terme.

Certaines études prétendent qu’à 50 ans, on est plus heureux que jamais…

On est plus indulgent. Avec les autres et avec soi-même. On se connaît mieux. Mais l’âge du bonheur… ? Il y a tellement de paramètres. Cela dépend de ta santé, de comment vont les gens autour de toi. Le bonheur c’est lié aussi aux gens que tu aimes… Que tu aies 20, 30 ou 50 ans.

De nouveaux projets ?

En plus de mon stand-up, « Bibot distinguée! », je prépare la nouvelle pièce de Sébastien Ministru, « Les belles personnes ». Les scènes se passent à table et s’étalent sur les saisons… Sébastien est un excellent auteur de théâtre. Il est, selon moi, sous-estimé. Il a plusieurs degrés d’écriture. Il plait au grand public tout en étant profond. Et, parce que c’est drôle, on en arrive parfois à oublier que c’est intelligent. Sans compter le sens du rythme dans ses répliques.

Biographie express 

En 1990, Laurence Bibot écrit son premier solo : La Velue. À la même époque, elle rencontre les Snuls. L’aventure de l’inoubliable Miss Bricola durera 5 ans. En 1995, elle entame avec Nathalie Uffner l’écriture de Bravo Martine, suivi 4 ans après de Miss B et Laurence Micro. Pendant ce temps, les auditeurs se
 régalent de sa collaboration avec Jacques Mercier au Jeu des
 Dictionnaires. En
 2006, Laurence et Nathalie Uffner écrivent
 Capitaine Chantal, le spectacle le plus personnel de Laurence puisqu’elle y incarne sa 
maman, décédée en 2004. Un documen
taire très original intitulé Travestis, avec les
 célèbres travestis de « Chez Maman », complètera cette plongée dans les souvenirs et
 dans l’intime. En 2008, elle incarne une mar
raine survoltée dans le fameux « Cendrillon
 ce macho », de Sébastien Ministru. La pièce
 fait un triomphe. C’est aussi l’occasion
 pour Laurence Bibot de jouer Les monologues du 
vagin, de Eve Ensler en trio. Dès 2011, Laurence présente les Cafés Serrés dans Matin
 Première, des chroniques qui deviennent rapidement le rendez-vous préféré des auditeurs de la Première. C’est aussi l’année de la création de Soeurs Emmanuelle, la cinquième création commune de Bibot et Uffner. S’ensuit le succès Ciao Ciao Bambino, de Sébastien Ministru, où elle incarne le personnage de Nancy, puis Bibot Debout, son premier stand-up. En 2017, elle écrit Croisière Coconuts au Théâtre de la Toison d’Or, puis joue dans la pièce Tout va très bien, de Gilles Dal. La même année, elle incarne la mère de Guillermo Guiz dans la série Roi de la vanne, diffusée sur Canal+. Bibot Distinguée est son deuxième stand-up.

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