Comment bien utiliser son argent ?

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Sur base de la liquidité. Par essence, l’immobilier n’est pas liquide. Si vous achetez un appartement et que pour une raison imprévue vous avez besoin d’une partie de votre argent, vous ne pourrez pas revendre une des deux chambres. C’est tout ou rien. A moins d’investir dans ce qu’on appelle la « brique papier », c’est-à-dire les SIR (ex-sica ) ou les autres titres immobiliers ;

Sur base de la diversification. Comme dit le proverbe, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Votre serviteur va d’étonnement en étonnement devant le manque de diversification qui a affecte tant de placements et de patrimoines. Un Belge qui possède une maison ou un appartement dans lequel il vit et qui achète dans le même quartier deux autres appartements pour les mettre en location expose la totalité de cet avoir à ce qu’on peut appeler le risque belge. S’il le sait et qu’il agit en connaissance en cause, c’est son problème. S’il n’a pas réfléchi à la chose, il est temps de le faire.

Il n’y a pas de placement réussi sans que l’on se soit fixé un objectif et que l’on ose s’informer ailleurs qu’aux sources habituelles que sont « le banquier ami de toujours auquel on fait totalement confiance » ou les pages financières de votre quotidien favori.

Fixer des objectifs, disons-le tout de suite, c’est moins facile qu’avant. Les taux d’intérêt ont atteint des niveaux tels que même les investisseurs professionnels à long terme, comme les assureurs par exemple, n’osent plus s’engager. Mais il faut en même temps tenir compte d’un facteur que beaucoup négligent, l’inflation. Si vous n’avez que 1,5 % sur un compte d’épargne (taux de base plus prime)2, avec, comme c’est le cas aujourd’hui, un taux d’inflation proche de zéro, votre rendement réel est de 1,5 %. C’est exactement comme si votre compte d’épargne vous rapportait 3,5 % et que le taux d’inflation était de 2 %. Comme tout indique que dans un avenir prévisible les taux d’intérêt et l’inflation vont rester faibles, apprenez à vous contenter de peu sur le plan nominal. Le patrimoine idéal doit comprendre diverses composantes : des actions, des obligations, des contrats d’assurance, de l’immobilier (hors habitation propre) et des liquidités. Cet idéal est plus facilement atteignable qu’on le croit. Prenons l’exemple de Martin, 60 ans. Il touchera à 65 ans le capital de son assurance de groupe, il a accumulé un petit pactole sur son compte d’épargne et a placé sur un compte-titres ce dont il a hérité de ses parents.

Comme son profil d’investisseur est du type neutre (donc ni conservateur, ni dynamique) à moyen terme (son horizon temporel est de 5 à 10ans), lecompte-titres de Martine est équilibré: 50 % en actions, 50 % en obligations. Mais uniquement via des fonds, des sicav et des trackers3 pour des raisons de diversification. Bref, Martin sait dans quelle direction il va et, par les temps qui courent, c’est cela qui compte. De l’immobilier ? Oui, Martin en a via ses actions de SIR (ex-sica ) comme Befimmo, cofinimmo et consorts. C’est liquide en plus. De l’or ? Non, Martin n’en veut pas. Il est de ceux qui considèrent que loin d’être un refuge, le métal jaune est un produit hautement spéculatif – ce que son cours sur cinq ans démontre d’ailleurs. La morale de l’histoire, c’est que tout l’art du bon investisseur est de se créer un patrimoine personnalisé au départ de produits standards.

1 Tapez « profil d’investisseur » dans Google, vous aurez l’embarras du choix.

2 Il y a environ une centaine de comptes d’épargne différents sur le marché belge. Le plus généreux donne 1,80 %, le moins généreux 0,20 % (tout compris).

3 Le tracker est une action qui n’a pas d’autre but que de suivre comme son ombre un indice de référence.


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