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Les start-ups engagent des quinquas

Décidément, les start-up n’ont de cesse de nous surprendre… Pépinières de jeunes talents, voilà que ces laboratoires d’avenir attirent des vétérans ! Zoom sur un phénomène socio-économique en pleine mutation.

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Une réelle opportunité pour les + de 50 ans

Selon les données du SPF Économie, 80.500 nouvelles entreprises ont été créées en Belgique l’année passée. Parmi elles, plusieurs milliers de start-up, ces jeunes entreprises innovantes qui révolutionnent le monde numérique, technologique et scientifique, principalement. Un chiffre record… qui signe une amélioration du climat économique et surtout de l’esprit d’entreprendre dans notre pays. Même s’il ne faut pas perdre de vue que, parmi ces nouvelles entreprises,  hélas, 80% ne passeront sans doute pas le cap fatidique des trois ans.

Pour éviter les obstacles, les jeunes CEO s’entourent de plus en plus de collaborateurs expérimentés… et non  de « copains d’unif » comme le laisse entendre certains clichés. Le senior deviendrait-il l’arme secrète des start-up ? En tous cas, de nos jours, les tempes grisonnantes ont la cote pour consolider le décollage d’une activité, gérer une phase de croissance ou rassurer un PDG junior !

Une alliance à haut potentiel de croissance

Si l’âge a longtemps été un frein – discriminatoire- à l’embauche, les jeunes entreprises prennent (enfin!) conscience de la valeur ajoutée des baby-boomeurs. Et réciproquement. En effet, inspirés par des nouveaux défis et curieux de toucher au « business du futur », de plus en plus d’anciens piliers de grands groupes n’hésitent plus à seconder un patron aux idées fourmillantes qui pourrait être leur fils… ou leur fille. Une caricature qui ne va pas sans nous rappeler le film de Nancy Meyers « Le Nouveau Stagiaire », sorti en 2015.  Aujourd’hui, la réalité a dépassé la fiction. Ou plutôt la comédie… avec un Robert De Niro sacrément en forme. Vous l’avez raté ? Au bord de la retraite, il débarque dans une start-up pur jus. À l’aise comme un éléphant dans un magasin de porcelaine au début, il réussira vite à se mettre les équipes dans la poche avant de devenir le confident de la fondatrice, Anne Hathaway, au bord du burn out. Il deviendra très vite le plus populaire de l’open space avec son côté « vieux sage » et quelques trucs appris sur le tas (comme s’habituer à parler très vite ou ressortir de son dressing une pièce vintage devenue hipster). Autre exemple qui parle de lui-même ? Sheryl Sandberg, saluée comme l’éminence grise de Facebook ! De 15 ans l’aînée de Mark Zuckenberg, cette brillante femme d’affaires figure actuellement parmi les 10 femmes les plus puissantes au Monde. Oui, mais, comment cela se passe-t-il dans la « vraie vie »?

Senior : Un métier d’avenir ?

Assurément, devenir senior dans une start-up est un métier d’avenir ! Et ce, principalement dans 5 domaines en particulier où le senior à tous les atouts pour se rendre indispensable. A savoir : Recrutement, finance, commercial, administratif et management. Pourquoi ? Parce que le senior peut apporter son carnet d’adresses, mais aussi sa crédibilité et sa maîtrise des codes du marché. En fait, dans de nombreux cas de figure, son savoir-être est plus apprécié que son savoir-faire, parfois jugé « dépassé » par manque d’affinité avec les nouvelles technologies notamment. Il faut aussi savoir être à l’aise… dans le chaos. Car une start-up n’est pas ce qu’on veut laisser croire. Au risque d’en décevoir certains, ce n’est pas un Club Med urbain où on fait des parties de squash entre deux brainstormings passés à grignoter des pousses germées un casque sur les oreilles. C’est une entreprise en faillite permanente à la recherche de son business model. Il faut donc une grande capacité de remise en question, d’humilité et de courage pour y faire ses preuves ! « On me considère un peu comme la maman de l’équipe. J’apporte de la sérénité tout en faisant régner l’ordre » explique Carole, 60 ans. Il faut dire que quand on gère des centaines d’employés, on perd inévitablement le lien direct, alors que dans une start-up l’aspect humain est indéniable. Et, après tout, ces nouvelles sociétés ne portent-elle pas dans leur ADN l’hyperdiversité pour faire naître l’innovation ? Viser le multi-générationnel est donc sans conteste un choix audacieux mûrement réfléchi qui ne manque pas de porter ses fruits parmi les jeunes pousses !

 


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