Tout ce que vous devez savoir sur l’investissement éthique

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Où s’informer ? Qui faut-il contacter ? Banquiers ou assureurs ?
« Aujourd’hui, de nombreux banquiers, assureurs et gestionnaires offrent des placements responsables. Souvent, cela ne représente qu’une toute petite partie de leur offre. C’est étrange car si l’investissement responsable est bon, il doit l’être pour l’ensemble des clients. Heureusement, il y a aussi des acteurs qui sont plus cohérents et se spécialisent dans l’investissement responsable et ont un comportement, en tant qu’entreprise, en phase avec les valeurs de l’investissement responsable. La personne qui a une telle préoccupation doit vraiment se demander si son gestionnaire actuel est la personne qui allie compétence et crédibilité pour à la fois bien gérer et gérer de manière réellement responsable. » 

Les placements éthiques ne connaissent pas encore le même succès que les placements classiques. Peut-on expliquer ce faible succès par la crainte d’un rendement moindre ?
« Si, aujourd’hui, l’investissement responsable reste minoritaire alors que les études montrent qu’il sert à la fois les intérêts sociétaux et les intérêts du détenteur du patrimoine, c’est en effet pour partie parce que beaucoup de gens pensent encore qu’il n’est pas possible de ‘faire le bien’ tout en ‘se faisant du bien’. Il faut donc continuer à ‘taper sur ce clou’. La part minoritaire de l’investissement responsable vient aussi des banques elles-mêmes. Si elles rechignent à promouvoir l’investissement responsable, c’est parce que celui-ci leur coûte un peu plus, vu qu’il faut étudier l’entreprise aussi sous l’angle ‘extra-financier’, ou parce qu’elles sont soumises à un conflit d’intérêt. Imaginez que dans le département ‘Private banking’ un gestionnaire refuse d’investir dans une entreprise qui est par ailleurs bonne cliente du département ‘crédit’ de la même institution ! Pas nécessairement évident ! Il y a aussi que, pour une banque, faire passer les clients en investissement responsable, c’est prendre le risque de voir le client demander pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt, étant entendu que cela fait quelques années que l’on sait que c’est une bonne idée, ou de voir le client poser des questions sur l’éthique propre de la banque en question. Bref, c’est prendre le risque de voir le client s’en aller chez un autre gestionnaire ! »

Quels sont les secteurs qui correspondent le mieux à cette notion de placement éthique ?
« En matière d’investissement responsable, on voit deux approches. La première consiste à exclure certaines activités du champ investissable, jugées non éthiques ou non soutenables. La seconde est, au sein de chaque secteur d’activité, de ne considérer comme investissable que les entreprises qui font mieux sur le plan éthique ou soutenable. Ce qui est choisi le plus fréquemment est une combinaison des deux approches, avec un nombre limité d’exclusions et au sein de chaque secteur une limitation à celles qui font mieux sur le plan environnemental, social ou de gouvernance. »

Comment effectuer le choix le plus judicieux ?

« C’est au client de décider, en étant bien informé et accompagné, comment investir de manière responsable. Pour un petit nombre, ce sera en focalisant les placements sur l’une ou l’autre activité, mais dans ce cas, en perdant la diversification du portefeuille ; pour la plupart, ce sera en privilégiant une grande diversification, mais sans pour autant remiser l’ambition de peser sur le comportement des entreprises. » 


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