Rendement, risque, transparence et missiles fiscaux

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Le but de l’investissement ? Obtenir un bon rendement. Seulement voilà, il y a le risque. Et les exigences nouvelles de transparence. Plus le fisc… Ça fait beaucoup, mais c’est gérable.

Lorsque le Belge se poste devant son PC (ou ses extraits) pour y examiner ses comptes, comptes d’épargne et comptes-titres, sans oublier ses contrats d’assurance et son immobilier, il est à peu près toujours dans le même état d’esprit :

  1. où placer mon argent pour avoir le meilleur rendement sans prendre trop de risques ?
  2. où les missiles fiscaux vont-ils tomber ?
  3. qui sait quoi ? Vu que le secret bancaire est troué comme un emmental…

La réponse à la première question tient de la gestion patrimoniale de base. Elle est de tous les temps. La réponse à la troisième question est simple : le fisc sait tout. Et ce qu’il ne sait pas (encore), il finira tôt ou tard par le savoir. Malgré ce qui se dit, on évolue vers un cadastre des fortunes. Bref, agissez autant que possible dans la transparence.

Seule la réponse à la deuxième question pose un réel problème vu qu’une bonne part de l’épargne, celle que l’on qualifie d’investissement, s’inscrit dans le long terme. Or à long terme, et même à moyen, voire à court terme, vu le contexte économique et budgétaire actuel, pimenté de surcroît par l’harmonisation européenne, il est quasi impossible de prévoir où les missiles vont tomber…

Deux axes essentiels

Un capital, ça se structure sur la base de deux axes essentiels, l’horizon de placement et l’attitude face au risque.

L’horizon de placement, c’est le temps pendant lequel vous pouvez vous passer de l’argent que vous placez. Pourquoi vous en passer ? Pour obtenir un rendement supérieur, pardi. Rendement = risque. Or une des meilleures façons de limiter le risque, c’est de faire du temps un ami.

Dès que vous avez établi, vous-même (éventuellement avec l’aide de conseils glanés sur internet) ou avec votre conseiller financier, votre profil d’investisseur, passez à l’étape suivante : sur la base de mon horizon de placement (1 an, 5 ans,15 ans, plus…) et de mon attitude face au risque (défensif, neutre ou dynamique), je constitue ma grille de placements.

 

Di-ver-si-fiez !

Se diversifier

Ici encore, quelques règles élémentaires sont à respecter. Ainsi, tout avoir doit être diversifié, c’est-à-dire investi dans des actifs qui réagissent différemment aux impulsions en provenance des marchés. En gros, il faut toujours des actions et des obligations, de l’immobilier et de l’or. Ce sont les quatre composantes essentielles. Dans quelles proportions ? Il n’y a pas de règle valable pour tous. Attention, il faut séparer dans un patrimoine ce qui est utilitaire et ce qui est financier. L’immobilier financier, ce n’est pas la maison dans laquelle on habite (sauf si elle comprend des bureaux, un cabinet de kiné ou un entrepôt), ce n’est pas non plus la voiture dans laquelle on roule (sauf si c’est une Rolls-Royce Silver Shadow de 1965, et encore).

Un portefeuille mobilier défensif peut contenir jusqu’à 60 % d’obligations, un portefeuille neutre vise à l’équilibre entre actions et obligations, un portefeuille dynamique peut contenir jusqu’à 90 % d’actions. Attention : toutes leurs composantes doivent être diversifiées. Autrement dit, on diversifie à tous les niveaux. Exemple : s’intéresser aussi au dollar, au franc suisse, aux devises scandinaves…

Investir comment ? En fait, investir directement en actions devrait être réservé à ceux dont l’avoir mobilier investi en Bourse est d’au moins 50.000 euros. En dessous, on travaille avec des sicav. Question de bon sens !

 

L’immobilier et l’or

A côté de ces placements mobiliers, qui doivent constituer l’essentiel du patrimoine moyen, il Investissmeent immobilierfaut de l’immobilier. Sous quelle forme ? S’il s’agit d’investir moins de 100.000 euros, le mieux est d’opérer via une sicafi (il y en a pour tous les goûts). Entre 100.000 et 500.000 euros, il vaut mieux investir dans de petits biens parce qu’ils sont plus liquides. Au-delà de 500.000 euros, l’éventail des possibilités est plus vaste, mais il faut respecter une règle de base : sauf dans sa version « papier » (les sicafi dont question quelques lignes plus haut), l’immobilier n’est pas fractionnable (on ne peut ni vendre ni acheter un demi appartement) et il est peu liquide (la transaction dure plusieurs mois et elle coûte cher).

Enfin, dernière composante qui peut être considérée comme un must, l’or. Attention, contrairement à une idée fort répandue, l’or n’est pas un produit stable. Au contraire, l’évolution de son cours montre qu’il présente aussi un caractère fortement spéculatif. Mais lorsqu’on prend un peu de recul on constate que ces mouvements s’inscrivent dans des tendances de long terme qui s’étirent sur dix ans. Bref, misez environ 5 % de votre avoir sur l’or, or physique de préférence, en gardant les yeux rivés sur le long terme, donc en ne vous attardant pas trop sur ses mouvements à court terme. Ce qui ne doit pas vous empêcher de prendre occasionnellement votre plus-value. Là comme ailleurs, l’occasion fait le larron.


 


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