Serge Litvine: Jeune sexagénaire passeur de talents épicuriens

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Photo Serge Litvine

©Nathalie-Gabay

Comme beaucoup, vous avez les défauts de vos qualités, les connaissez-vous aujourd’hui à l’heure de vos 60 printemps ?

En matière de défaut, je suis perfectionniste. Mais en matière de qualité… je suis… perfectionniste ! C’est donc effectivement avoir les défauts de ses qualités. Je pense qu’au rayon « défauts », ce qui m’apporte d‘ailleurs pas mal de critiques, je dis toujours ce que je pense, je ne suis pas « faux cul », même si c’est fait de façon parfois maladroite ! Je suis autant critique pour moi-même que pour les autres et je pense qu’il y a toujours moyen de faire mieux… en fait je ne suis jamais content de moi et cela m’empoisonne parfois la vie ! Bon maintenant, je crois – et j‘espère – aussi avoir des qualités ! Par exemple, je suis travailleur et j’aime les gens, j’ai de l’empathie pour eux même si je ne le dis pas souvent, si je ne remercie pas assez ceux que j’estime et avec lesquels je travaille.

De votre grand-père russe vous avez hérité la passion de la cuisine, que vous faites chez vous en privé ; de votre père, qui vous emmenait dans de grands restaurants alors que vous étiez encore enfant, vous avez hérité la passion des plus belles maisons de bouche. Aujourd’hui père de quatre enfants (et grand-père) quel héritage allez-vous leur laisser ?

J’espère et je pense que c’est d’un héritage de passion qu’il s’agira. La passion du travail bien fait, certes, mais aussi la passion de la table. J’ai deux enfants qui sont déjà à mes côtés : Tatiana à la gestion et à l’organisation de toutes nos enseignes, Vladimir qui, aujourd’hui chef de Odette en ville est aussi à l’orchestration du traiteur et de notre nouvelle enseigne de la place Brugmann (avec, en cuisine, le chef Olivier Van Wijnen). Les deux autres sont en bonne voie et semblent déjà leur emboiter le pas à leur façon puisque Sacha est à l’Ecole de Gestion Hôtelière à Lausanne et Igor qui suit une formation de graphiste, a déjà travaillé pour les logos de la Villa in the Sky et de l’enseigne de la Place Brugmann. Je ne suis pas spécialement fier de cela mais s’ils trouvent, tous les quatre, leur bonheur dans ce secteur, alors là, j’en serai aussi heureux que très fier !

Un dernier ou plutôt un prochain rêve à concrétiser, des projets plus personnels en vue ?

J’aimerais continuer à voyager plus souvent et si la relève commence à être assurée cela me laissera plus de temps pour ce faire ; j’adore les voyages, surtout l’Italie et Venise où je pourrais très bien vivre. Je rêve aussi d’une grande maison de famille ; d’une maison qui rassemble tout le monde, enfants et petits-enfants, un point de repère pour tous. Cela ne devrait pas être loin, peut-être dans le sud de la France, du côté de Toulon… De toute façon, j’estime qu’il faut toujours avoir un projet devant soit, quel que soit son âge.

Justement, un petit conseil pour la route de nos lecteurs ?

C’est important d’avoir une nouvelle aventure en vue, droit devant – et non pas uniquement dans le rétroviseur ! Si l’on n’en a pas, on se pourrit la vie, on risque de s’autodétruire. Vient un âge où je pense qu’il faut faire ce que l’on a envie et ce que l’on aime ; profiter de la vie est essentiel car on aura peut-être pas l’occasion de faire demain ce que l’on peut faire aujourd’hui… et puis vous savez : personne n’est éternel !


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