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S’expatrier, un projet à bien préparer

Il est parfois tentant de rejoindre un ailleurs pour voir si l’herbe y est plus verte. Mais s’expatrier, même provisoirement, ne s’improvise pas. Il y a tant de choses à penser pour éviter le naufrage d’un projet ambitieux !

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Avec le coût de la vie exorbitant et l’actuelle crise énergétique, l’idée de quitter la Belgique, définitivement ou pas, titille de nombreuses personnes. S’expatrier est un projet de vie courageux. Mais larguer les amarres nécessite une (très) bonne préparation. À quoi faut-il faire attention pour ne pas perdre ses avantages ? Quelles sont les formalités à suivre ? Peut-on télétravailler à l’étranger ? Autant de questions qui témoignent de la complexité du dossier.

S’expatrier, mode d’emploi

Il y a ceux qui veulent partir, mais pas trop loin. Dans ce cas, s’expatrier au sein de l’Union européenne se révélera comme la meilleure idée. Première étape concrète, radier votre inscription au service de la population de votre commune. Puis vous rendre à l’administration de la ville européenne où vous comptez résider plus de trois mois. Vous devrez justifier des revenus suffisants pour vivre (notamment avec des fiches de salaire) et votre citoyenneté européenne. Un pensionné aura les mêmes obligations et devra prouver qu’il dispose de revenus suffisants (pension, épargne, revenus issus de loyers…). Il vous incombera ensuite de signaler votre départ à votre mutuelle. Puis de vous inscrire dans une caisse d’assurance maladie dans le pays choisi pour bénéficier du système de sécurité sociale de ce pays si vous y travaillez. Pour un pensionné belge qui touchera sa pension dans un autre pays de l’UE, la situation sera différente. Les frais de santé du pensionné et de sa famille seront payés par la Belgique, où ils pourront toujours revenir se faire soigner.
Quant à la fiscalité, si vous n’êtes plus résident fiscal belge, vous paierez des impôts dans votre nouveau pays de résidence. Et dans ce cas, mieux vaut bien choisir le pays, pour éviter de subir une fiscalité moins avantageuse. Le Portugal et l’Italie offrent de meilleurs avantages aux Belges expatriés. Si vous vous expatriez dans un pays situé hors de l’Union européenne, les choses se corsent. Un permis de séjour sera nécessaire et son obtention variera selon la législation sur l’immigration en vigueur dans le pays choisi. Un processus complexe à consulter ici. Sur place, il est préférable de consulter un avocat spécialisé et de vous inscrire à l’ambassade ou consulat de Belgique pour une assistance administrative. Bon courage si vous ne maîtrisez pas la langue locale !

S’expatrier et télétravailler

Vous n’avez pas envie de rompre avec la Belgique mais bien de passer l’hiver au chaud ? Pourquoi pas. Mais un salarié peut-il télétravailler à l’étranger ? « A priori, rien ne l’en empêche. Mais pas sans l’accord de son employeur. Et encore faut-il pouvoir travailler en complète autonomie. Sans devoir assister à des réunions en présentiel ou réaliser des visites en clientèle. Un point qui risque de limiter le projet à un pourcentage très restreint de salariés. Concrètement, il est préférable pour les deux parties, l’employeur comme le salarié, de mettre l’accord par écrit, avec le lieu du télétravail et les horaires convenus. Notamment pour couvrir un éventuel accident de travail, mais aussi pour définir les heures durant lesquelles le travailleur doit rester joignable, comme s’il était en Belgique. Un point qui peut poser un souci avec des fuseaux horaires différents », explique Marie Anthony, spécialiste du monde du travail.

Un challenge qui se mérite

Quitter la Belgique, soit. Mais qu’en pensent ceux qui ont sauté le pas ? Comme Martine M., une expatriée présente sur un forum spécifique. « Je mentirais en disant que l’opération s’est déroulée sans accrocs. Les obstacles ont été nombreux pour m’installer ici (au Vietnam). J’ai vécu mon départ comme un challenge, une volonté de quitter ma zone de confort après un échec professionnel. Que conseiller à un candidat à l’expatriation ? De savoir s’adapter, rapidement, de pouvoir comprendre les codes culturels locaux et de résister au mal du pays. Qui surviendra, tôt au tard. »

À l’étranger, vous n’êtes pas seul

Plusieurs sites Internet permettent aux expatriés de bénéficier d’assistance. Dont l’Union francophone des Belges à l’étranger qui regroupe plus de 4000 membres présents dans plus de 120 pays. Son but consiste à défendre les droits des Belges à l’étranger et à résoudre les nombreux problèmes pratiques. Comme la scolarité des enfants, le monde du travail, la fiscalité ou le paiement de la pension à l’étranger. Bon plan également, internations.org se révèle comme une source majeure de renseignements. Il permet aux expatriés de même nationalité, répartis dans le monde, de se contacter. Il leur suffit de se créer un compte pour entrer dans la grande famille et retrouver des compatriotes partout pour tisser des liens.
Par ailleurs, face à la complexité fiscale de la thématique, la consultation de la page créée par le SPF Finances sera plus qu’utile, via ce lien.

 

Photo Getty Images.


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