A la Boverie, il y a le ciel, les pigeons et la Meuse

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Le programme muséal

Les colonnes en un seul fut et l'espace lumineux confèrent à l'appendice de Rudy Ricciotti une atmosphère apaisante © Rudy Ricciotti - Bureau PHD © Ville de LiègeDeux types d’expositions seront proposés : d’un côté une sélection de plus de 300 œuvres issues des collections permanentes du Musée des Beaux Arts de la Ville de Liège, mettant en relief quatre siècles de l’histoire des arts belge et européen du XVIᵉ au XIXᵉ avec Lambert Lombard (Liège, 1505-1566), Gilles-François-Joseph Closson (Liège, 1798-1842), Jean-Auguste Ingres (France, 1780-1867), Eugène Boudin (France, 1824-1898), Claude Monet (France, 1840-1926), Pablo Picasso (Espagne, 1881-1973), Paul Gaugin (France, 1848-1903), Kees van Dongen (Pays-Bas, 1877-1968) ou encore Maurice de Vlaminck (France, 1876-1958) et Alberto Magnelli (Italie, 1888-1971). De l’autre, un volet temporaire avec un programme de deux expositions par an, en moyenne. Certaines de ces expositions seront orchestrées en partenariat avec Le Louvre. L’institution française entre en jeu dans le cadre d’une mission de conseil artistique dont les origines reposent sur les liens scientifiques et culturels tissés entre Vincent Pomarède (conservateur général du patrimoine et directeur de la méditation et de la programmation culturelle au Louvre) et les équipes de la Ville.

En plein air, l’exposition inaugurale

En plein air, voici un titre révélant le dénominateur commun à toutes les œuvres qui seront présentées dans le cadre de la première exposition temporaire thématique issue de la collaboration franco-belge. Le site de la Boverie est immergé dans la nature (parc, Meuse), quoi de plus logique donc que de développer un propos qui met en exergue la nature comme lieu de détente. L’idée est donc de balayer, à travers un parcours chronologique regroupant quelque 80 œuvres, les XVIIIᵉ, XIXᵉ et XXᵉ siècles dans la relation que les artistes eurent avec la nature. Reflets des mutations sociétales et du glissement de la nature vue comme « terre nourricière », « divinité à adorer ou à craindre » ou encore « source d’inspiration poétique », les artistes de ces époques ont pu dépeindre la nature comme « partenaire de détente », « lieu de plaisir » et « espace de loisirs » et donc interroger les représentations traditionnelles du genre… Le propos se découpe en différents thèmes avec, pour commencer, l’évolution de la représentation du paysage.

tabelaux

Au XVIIIᵉ siècle, les artistes, grâce aux révolutions techniques – invention des tubes et donc possibilité de transporter son matériel – prirent leur chevalet pour peindre en extérieur. Les sujets se promenaient et les artistes les inséreraient dans ces paysages. On trouvera également des représentations des parcs et des jardins dans les villes avec des scènes de la vie quotidienne et des instantanés contemporains. Avec le XIXᵉ siècle, on pourra contempler les promenades en bordure de l’eau, l’apparition de la guinguette… et tout l’univers qui l’accompagne. On trouvera également un volet consacré à la représentation de la nature vue depuis une fenêtre. Cette dernière partie nous fait penser à la splendide exposition qui avait été proposée au printemps 2013 par la Fondation de l’Hermitage de Lausanne, exposant des œuvres déclinant la fenêtre de la Renaissance à nos jours assumant l’absolue modernité d’un sujet aussi « commun ».

Comme le soulignaient, avec beaucoup d’enthousiasme, les différentes autorités présentes lors de notre visite de janvier, Liège a initié, depuis bientôt dix ans, un développement sur différents axes – culturel, fluvial et urbain – trouvant en quelque sorte avec la Boverie un point d’orgue. Rien n’est terminé mais pour y avoir gouté, on peut vous assurer une chose toute simple, le renouveau liégeois procure du plaisir à tous les sens. Avec de belles escapades à la clé.


La Bouverie 
5, parc de la Bouverie – 4020 Liège
En plein air du 5 mai au 15 août 2016
www.laboverie.com


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