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5 questions sur la migraine à la périménopause

Une douleur lancinante, une sensibilité accrue à la lumière et au bruit, suivies d’une fatigue intense. Tels sont les symptômes qui rendent la migraine insoutenable. Mais que se passe-t-il quand les fluctuations hormonales liées à la ménopause viennent interférer avec ces maux de tête ? Réponses d’expertes.

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La migraine touche principalement les femmes, même si des hommes en souffrent également. Environ 15 % de la population mondiale est impactée par ces maux de tête. Parmi les femmes de moins de 40 ans, 35 % sont migraineuses (contre seulement 15 % parmi les hommes). À un âge moyen, les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à souffrir de migraines. À partir de 45-50 ans, les migraines ont heureusement tendance à diminuer, chez les hommes comme chez les femmes. Mais c’est alors qu’intervient la ménopause, qui peut justement augmenter le nombre de migraines. En cause ? La baisse du taux d’œstrogènes, susceptible de causer des céphalées.

Adinda De Pauw, Anneke Govaerts et Annick Verstappen sont neurologues. Elles sont passionnées par le cerveau humain, mais encore plus par les patients qui souffrent à cause de leur cerveau. Elles ont écrit un livre sur ce sujet complexe de la migraine (« Migraine in vraag en antwoord », malheureusement pas encore traduit). Extraits choisis.

1. En avançant en âge, j’ai l’impression d’avoir moins de migraines, mais je vois régulièrement des points lumineux. S’agit-il aussi de migraines ?

Oui, les flashs lumineux que vous voyez en vieillissant peuvent être associés à des migraines, même si vos crises de migraine en tant que telles sont moins fréquentes. Lors de l’examen pour déterminer si une patiente est migraineuse, le médecin s’intéresse aux maux de tête, mais aussi à d’autres signaux, comme les auras. Une aura implique des troubles visuels, sensitifs ou de la parole, pouvant survenir avant ou pendant une crise de migraine. Les auras peuvent évoluer au fil des ans, souvent à la suite de fluctuations hormonales, comme pendant la ménopause. Bien que ce phénomène puisse être causé par d’autres affections que la migraine, notamment des problèmes de circulation sanguine dans le cerveau ou des troubles oculaires, il est important que vous alliez consulter votre médecin si vous souffrez encore d’auras alors que vos migraines ont diminué.

2. Pourquoi ma migraine débute-t-elle toujours pendant la nuit ?

Le corps suit un rythme naturel, appelé rythme circadien, qui définit les moments où nous dormons et ceux où nous sommes éveillés, ainsi que la libération d’hormones dans le corps. L’hypothalamus, une région du cerveau, et l’épiphyse, une glande présente dans le cerveau, aident à réguler ce rythme, dans lequel la mélatonine (l’hormone du sommeil) joue aussi un rôle important. La migraine et le sommeil sont donc liés de manière complexe. Un sommeil de mauvaise qualité peut provoquer une migraine, de la même façon qu’un sommeil réparateur peut aider à diminuer l’intensité d’une crise de migraine. Le passage du sommeil profond au sommeil léger peut également causer une migraine, principalement aux premières heures du jour, lorsque le sommeil devient plus léger. Plus on avance en âge, plus des migraines matinales peuvent survenir, en raison de changements dans le rythme de sommeil ou d’autres facteurs, comme la prise de médicaments ou la consommation de caféine.

3. La migraine est-elle due aux hormones ?

Oui, les crises de migraine sont influencées par les hormones. Chez les jeunes filles, les risques de migraine augmentent d’ailleurs considérablement à la puberté (une période déclenchée par les hormones) et les femmes sont plus sujettes aux migraines que les hommes. Les fluctuations hormonales, surtout pendant les règles et lors du passage à la ménopause, sont donc un facteur déclenchant important. De nombreuses femmes constatent ainsi que leurs migraines sont plus intenses juste avant leurs règles ou lorsqu’elles commencent à être ménopausées. Cette hausse d’intensité est probablement due à une baisse du taux d’œstrogènes, bien que certaines femmes puissent aussi souffrir de migraines en cas de forte hausse de leur taux d’œstrogènes.

4. Les migraines disparaissent-elles à la ménopause ? Et avant la ménopause, puis-je diminuer mes migraines en me faisant retirer l’utérus et les ovaires ?

Il est vrai que de nombreuses femmes voient leurs migraines diminuer dès que leurs hormones se stabilisent à la ménopause, surtout celles dont les migraines survenaient habituellement pendant les règles ou l’ovulation. Mais la prise d’hormones pour traiter les symptômes de la ménopause peut aggraver l’intensité des migraines, surtout dans le cas de migraines avec aura. Globalement, il semblerait que les crises de migraine soient moins fréquentes à la ménopause, mais il est également possible qu’elles changent de nature. Par exemple, elles peuvent s’accompagner d’auras ou de vertiges (on parle alors de migraine vestibulaire). Si vous vous faites retirer l’utérus et les ovaires, vous risquez justement de subir plus de migraines. Les interventions chirurgicales pour alléger les migraines ne sont donc pas recommandées.

5. J’ai 50 ans et mon médecin vient de me déclarer migraineuse. Les migraines peuvent-elles vraiment commencer à cet âge ?

Oui, on peut tout à fait devenir migraineuse à l’âge de 50 ans, et même plus tard. Si des maux de tête nouveaux apparaissent à cet âge, il est tout de même conseillé de consulter un médecin, qui en identifiera la cause sous-jacente. Mais il est donc possible qu’il s’agisse bien de migraines. Les migraines peuvent aussi évoluer avec l’âge.

 

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