ménopause

Mieux vivre la ménopause

Avec ou sans traitement hormonal de substitution ? À chaque femme de choisir pour traverser au mieux ces périodes chahutées et longtemps taboues que représentent la préménopause et la ménopause. Dans tous les cas, une adaptation de l’alimentation semble capitale.

Reading Time: 3 minutes

Les publications qui abordent ce moment charnière qu’est la ménopause se multiplient ces derniers temps. C’est qu’il est urgent de briser ce tabou et de partager les découvertes les plus récentes pour permettre à chacune de traverser cette période tout en conservant énergie, passion et enthousiasme. Un ouvrage a retenu toute notre attention :  Mieux vivre la ménopause – Grâce à l’alimentation et aux hormones. Les Canadiennes Lyne Desautels, docteure en médecine, et Isabelle Huot, docteure en nutrition, unissent leurs connaissances dans ce livre qui se veut un outil pratique de nature à changer la vie des femmes. Entretien.

Le traitement hormonal de substitution entraîne une légère augmentation du risque de cancer du sein, d’après une récente étude. Pourquoi le réhabiliter aujourd’hui ?

Lyne Desautels : « La compréhension des hormones a beaucoup changé au cours des 20 dernières années. Certaines études ont fait peur quant à la prise d’hormones sexuelles féminines mais on se rend compte qu’il y a eu des biais. Si on considère la santé des femmes globalement, l’hormonothérapie apporte des bienfaits. Donc on remet les pendules à l’heure. Les femmes pour lesquelles ce traitement est indiqué, il faut les suivre de manière individuelle. Il n’y a pas que les hormones sexuelles qui chutent, il y a aussi des hormones comme l’insuline ou le cortisol qui jouent des rôles multisystémiques au niveau du cerveau, de la gestion du poids, du sommeil, de la santé mentale et cognitive, des douleurs articulaires… En avoir trop ou trop peu peut être néfaste. On voulait que ce livre soit un outil pratico-pratique pour que les femmes se comprennent, se reconnaissent et prennent conscience du rôle des hormones sur leur santé. On a voulu vulgariser ce sujet complexe, pour que cet ouvrage puisse réellement changer la vie des femmes. C’est un choix qui appartient à chacune de prendre en main sa santé hormonale. Mais le mode de vie et l’alimentation peuvent également moduler les symptômes de la périménopause comme les bouffées de chaleur et les suées nocturnes. »

Intégrer davantage de soja, légumes et légumineuses à la ménopause

Quels sont les conseils alimentaires à donner à une femme qui décide de ne pas prendre d’hormones ?

Isabelle Huot : « C’est vraiment important pour elle de changer son alimentation. Il s’agit d’intégrer davantage de soja, des légumes, des légumineuses de tous les types (pois chiches, lentilles…), de bonnes sources de vitamine D (poissons gras, œufs, produits laitiers…) pour prévenir l’ostéoporose et pour l’immunité, des fruits, des noix, des graines… On trouve aussi des phytoœstrogènes dans la graine de lin. Il est conseillé de diminuer la quantité de viande consommée au profit du poisson, des fruits de mer. Normalement, la femme voit des bénéfices du point de vue de l’énergie, du sommeil, de la gestion du poids qui a tendance à augmenter de 2 à 5 kg à la ménopause. Mieux vaut également réduire le sucre et développer son activité physique, qui prévient le cancer du sein et atténue les symptômes vasomoteurs.

Comment consommer la graine de lin ?

Il faut la broyer sinon elle a un effet laxatif sur le transit. Elle contient des oméga-3 différents de ceux qu’on trouve dans le poisson, importants pour avoir une belle peau, bien hydratée, de beaux cheveux. J’en prends 1 cuillère à soupe tous les jours dans un smoothie, dans du yaourt, des flocons d’avoine ou une compote de fruits. En parallèle à une consommation accrue de soja, cela peut faire la différence. La graine de lin s’oxyde facilement après avoir été broyée, donc on peut la broyer au fur et à mesure avec un petit moulin à café ou l’acheter déjà broyée et la conserver congelée ou réfrigérée.

Comment améliorer les troubles de l’humeur liés à la ménopause ?

On devrait consommer 3 à 4 fois par semaine des poissons gras comme les sardines, le maquereau, le saumon ou le thon pour avoir un impact positif sur l’humeur via les oméga-3 qu’ils contiennent. Sinon, les compléments d’oméga-3 peuvent aider à contrer les symptômes légers. On travaille aussi le microbiote qui, via le lien cerveau-intestin, peut vraiment aider à contrer l’anxiété liée aux symptômes dépressifs. Pour équilibrer son microbiote, on aura une alimentation variée, riche en fibres végétales et en probiotiques, sans additifs alimentaires ou en tout cas le moins possible. Une flore intestinale diversifiée permet d’avoir une meilleure santé mentale.

ménopause
 
Mieux vivre la ménopause – Grâce à l’alimentation et aux hormones de Lyne Desautels et Isabelle Huot (Les Éditions de l’Homme). 248 p., 19,90€.

 

 

 

 

 

 

 

Photo Shutterstock.


© Fiftyandme 2024