kilos ménopause

Faire la paix avec les kilos de la ménopause

Les kilos s’accumulent quand on mange plus de calories que ce qu’on en élimine. Sauf quand les hormones diminuent à la ménopause, nous empêchant souvent de contrôler notre poids. Leen Steyaert (60 ans), spécialisée en thérapie orthomoléculaire, nous invite à mieux l’accepter.

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De nombreuses femmes, désespérées de voir leur corps changer, font tout ce qu’elles peuvent pour retrouver leur poids d’avant la ménopause. Certaines se lancent dans des régimes draconiens, s’arrêtent carrément de manger ou se gavent de pilules brûleuses de graisses, pour constater quelques semaines plus tard que les kilos perdus à la sueur de leur front sont revenus. Cette période n’est clairement pas la plus agréable dans la vie d’une femme… Mais est-ce une fatalité ? Le message de la consultante en ménopause Leen Steyaert est clair : 70 % des femmes prennent du poids à la ménopause. C’est un phénomène tout à fait normal, qui ne se produit d’ailleurs pas sans raison.

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Leen Steyaert, consultante en ménopause.

Leen : « Je me suis sentie impuissante face au changement de mon corps »

« Je me suis regardée dans le miroir et j’ai constaté, à ma plus grande surprise, que de la graisse s’était logée au niveau de ma taille. Conjuguée au fait que je camouflais mes cuisses un peu fortes, ma taille auparavant fine, pour laquelle je recevais souvent des compliments, m’avait toujours permis, avec mon mètre septante-deux, d’être qualifiée de ‘longue tige’ », explique Leen dans son livre Menokilos. « Et voilà que je me retrouvais impuissante face à ce corps qui, lentement, était en train de changer. Outre ma taille qui s’est épaissie, j’ai fini par prendre quatre à cinq kilos. » Ce changement s’est produit quand Leen avait 46 ans, mais ce n’est qu’à ses 60 ans qu’elle a fini par accepter ces kilos supplémentaires. Au lieu de vouloir perdre ces kilos, les femmes devraient plutôt se fixer l’objectif de garder leur poids sous contrôle, d’abandonner l’idéal de beauté qu’on nous impose et d’accepter leur nouvelle silhouette. Car il faut se rendre à l’évidence : à la ménopause, maigrir n’est plus aussi facile qu’avant. La ménopause perturbe de nombreux processus corporels, que notre organisme prenait pour acquis avant cette transition. « Oui, à la ménopause, on vieillit, la peau se ride, la masse capillaire diminue, les cheveux blancs se multiplient et on grossit de quelques kilos. Et alors ? Ne vaut-il pas mieux avoir quelques kilos en plus qu’être malheureuse et passer d’un extrême à l’autre au point de mettre sa santé en danger ? »

La vie ne s’arrête pas après la ménopause

La prise de poids est une véritable hantise pour de nombreuses femmes. Selon vous, il faut prendre soin de sa santé le plus tôt possible afin d’en tirer des bénéfices après la cinquantaine…

Leen : « La vie ne s’arrête pas après la ménopause, loin de là. Les cellules continuent de se renouveler tout au long de la vie, même si ce processus devient plus lent au fur et à mesure qu’on avance en âge. Mais le corps n’en est pas moins capable de se régénérer. L’important, c’est de s’y mettre tout de suite ! Les femmes doivent apprendre à s’aimer, à aimer le reflet que leur renvoie le miroir et à prendre soin de leur corps. »

Selon vous, les désagréments de la ménopause seraient dus à des problèmes de santé déjà présents avant cette transition ?

« Je parle de dérèglements du métabolisme, comme le taux de glycémie qui se met à fluctuer, ce qui donne envie de grignoter. Une mauvaise élimination des toxines dans l’intestin peut aussi donner lieu à une constipation ou à une perturbation du microbiome intestinal. Un rythme biologique perturbé, si l’on reste trop longtemps et trop tard devant les écrans, peut entraîner des troubles du sommeil, car la lumière bleue qui émane des écrans empêche le corps de se préparer à l’endormissement. Une mauvaise digestion, enfin, peut mener à des problèmes dans la vie future, tout comme la prise d’antiacides pour y remédier, alors qu’on devrait plutôt se concentrer sur l’alimentation et le stress. D’ailleurs, le stress émotionnel est souvent un signe avant-coureur de soucis futurs. »

Imaginons une femme qui mange peu et bouge beaucoup. Sa quantité d’énergie absorbée est donc inférieure à sa quantité d’énergie dépensée, mais ses kilos « en trop » refusent de s’en aller. Quelle peut en être la raison ?

« Des perturbations de son métabolisme, sa masse musculaire qui diminue avec l’âge, ses hormones qui fluctuent… Résultat : la graisse est stockée au lieu d’être brûlée et l’alimentation ne procure plus aucune énergie. On finit donc par avoir tout le temps faim, alors qu’on a une bonne réserve de graisse. Nous avons toutes tendance à brûler des sucres plutôt que des graisses. L’élimination des graisses est d’ailleurs un processus nettement plus complexe. Il n’existe pas de solution miracle, mais il est important de remettre les processus en équilibre. »

Après la ménopause, mieux vaut être en forme et un peu plus ronde que maigre et épuisée

Votre ménopause a commencé quand vous aviez 46 ans, et aujourd’hui vous avez accepté les cinq kilos que vous avez pris. Quel a été votre déclic ?

« Lorsque j’ai constaté que je devais m’affamer pour perdre seulement deux ou trois kilos. Je mangeais déjà sainement et je bougeais beaucoup. Aujourd’hui, j’ai compris qu’il était beaucoup plus important d’être en forme et en bonne santé que d’être mince. Je mange toujours sainement et j’ai diminué ma consommation de sucre. Je suis heureuse de l’âge que j’ai et mon objectif est désormais de vieillir de manière saine et active. »

Vous dites qu’il vaut mieux être un peu plus ronde ?

« Je dis qu’il vaut mieux être en forme et un peu plus lourde sur la balance, que maigre et épuisée. Ce n’est pas grave de peser un peu plus, tant qu’on ne parle pas d’un surpoids dangereux pour la santé. Quand on avance en âge, on risque aussi de tomber malade plus facilement, et une petite ‘réserve’ de graisse peut s’avérer bien utile si on se retrouve à perdre soudainement beaucoup de poids. Sans oublier que la graisse donne un aspect plus rebondi, moins tiré, à la peau. »

Quel est votre conseil pour les femmes qui ont du mal à accepter les changements de leur corps ?

« Arrêtez de vous dire que vous n’êtes pas belles. À force de vous le répéter, vous finirez par y croire ! Regardez-vous dans le miroir, sans jugement, et concentrez-vous sur le positif. Par exemple, sur vos beaux cheveux ou sur la couleur de vos yeux. Je connais des femmes qui disent qu’elles n’osent plus se regarder dans le miroir depuis leur ménopause. Je trouve cela dommage. Justement, regardez-vous sous toutes les coutures et complimentez-vous ! Et une fois que vous aurez le bon état d’esprit, adoptez un mode de vie sain, en acceptant que certains kilos de la ménopause ne vous quitteront peut-être jamais. Et vous verrez que ce mode de vie deviendra chaque jour plus facile à maintenir, car vous en verrez rapidement les résultats. »

 

Photo Shutterstock.


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