Oublié le café insipide distribué par une machine et avalé en pensant à autre chose ! Et si l’on passait au fika ? La vraie pause-café qui fait fureur en Suède. Un moment de convivialité qui commence à se répandre chez nous. Avec des effets positifs pour la réduction du stress de journées bien trop
chargées.
Le fika, une pause bienfaitrice
Très populaire en Suède, le fika (dérivé argotique du mot « kaffe », « café » en suédois) n’est pas un passage à la sauvette à la machine à café entre deux dossiers. Ni l’endroit où s’échangent les ragots sur les uns et les autres. Le but est tout autre. Celui de socialiser entre collègues et parler de tout, ensemble, sauf du travail. Une pause d’une quinzaine de minutes prise dans la matinée et dans l’après-midi. Vers 10 h et 15 heures, les heures habituellement choisies. Pour l’anecdote, les Suédois figurent parmi les plus gros buveurs de café au monde (6e place, selon le site Maxicoffee.com, la 8e place étant occupée par les Belges). C’est dire l’importance du café dans le rituel.
Comme pour le tea time, le fika réclame quelques préparatifs. Comme le choix d’un café de qualité, boisson noble qui s’accompagne généralement de quelques pâtisseries. Pour imiter les Suédois et leur fameux « kanelbullar », le choix de gâteaux à la cannelle sera privilégié. Le tout savouré dans un
coin paisible, accueillant. Pour permettre les échanges de conversation. De plus en plus d’entreprises mettent à disposition des salariés des coins repos avec des fauteuils. L’endroit idéal pour profiter de cette pause fika. Cet instant devient rapidement une habitude attendue.
Quels bienfaits constatés ?
Pour se convaincre de ses effets positifs, ne suffirait-il pas de rappeler que les Suédois figurent parmi les travailleurs les plus heureux ? Ce qu’indique régulièrement l’OCDE dans son « indicateur du vivre mieux ». Mais ce serait un peu court pour présenter les avantages du fika. Pourquoi le fika devrait-il être davantage intégré dans notre quotidien ? « S’il n’existe pas d’études réellement probantes, effectuer des pauses régulières augmenterait cependant la productivité. Elles sont conseillées en cas de conduite de longue durée, pourquoi ne le seraient-elles pas au travail ? Pensez-vous vraiment qu’un travailleur qui a le nez dans le guidon durant 4 heures est plus performant ? Je ne le crois pas. Des pauses régulières permettent de souffler, de se vider la tête en laissant retomber la pression. Mais je préfère souligner un autre avantage de la pause fika : l’échange entre collègues. Un partage de nouvelles idées, de solutions à des soucis qui peuvent perturber la vie professionnelle. Parfois des projets communs peuvent se développer également. Ce qui ajoute à l’esprit de cohésion qui doit exister dans l’entreprise, cette grande équipe. Je ne peux donc que recommander le fika aux RH », explique Pierre-Louis Lhoest, spécialiste du monde du travail.
Comme ce qui se pratique en Suède, la pause fika n’est pas exclusivement réservée au monde professionnel. Elle peut être partagée avec des amis proches, des parents etc. Pour autant que subsiste cette notion de temps partagé avec l’autre, de convivialité propice à la détente.
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