La clé d’un traitement contre Alzheimer se trouve-t-elle dans nos intestins ?

De plus en plus de scientifiques s’intéressent au rôle du microbiote intestinal dans la maladie d’Alzheimer. En Belgique, une équipe de chercheurs explore une approche inédite qui pourrait transformer la prévention et le traitement de cette pathologie.

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Quand l’intestin influence le cerveau

On le surnomme parfois « le deuxième cerveau ». Avec ses milliards de bactéries, notre microbiote intestinal agit bien au-delà de la digestion : il soutient nos défenses immunitaires, régule notre métabolisme et influence même nos émotions. Aujourd’hui, les chercheurs vont encore plus loin… Chez les personnes atteintes d’Alzheimer, la flore intestinale présente une composition unique, différente de celle observée chez les personnes en bonne santé.

Mais cette découverte soulève une question cruciale : est-ce la maladie qui perturbe le microbiote ou le déséquilibre du microbiote qui favorise la maladie ? Agir sur les bactéries intestinales pourrait détecter, ralentir ou prévenir Alzheimer.

Une avancé belge

Une équipe du VIB – Université de Gand (UGent), dirigée par Roos Vandenbroucke et soutenue par Stop Alzheimer, s’est donnée pour mission de percer les secrets de ce dialogue entre intestin et cerveau, connu sous le nom d’axe intestin-cerveau.

Leur recherche se concentre sur Akkermansia muciniphila, une bactérie déjà célèbre pour ses bienfaits sur la santé intestinale. Mais ce qui rend leur travail unique, c’est qu’ils s’intéressent avant tout aux microscopiques particules qu’elle produit, appelées vésicules extracellulaires bactériennes (bEV). Ces minuscules messagères voyagent dans le corps via la circulation sanguine et pourraient atteindre le cerveau, où elles agiraient sur des mécanismes clés liés à Alzheimer, comme l’inflammation cérébrale.

« Nous voulons comprendre si les effets positifs d’Akkermansia muciniphila sont en partie dus à ces vésicules », explique Roos Vandenbroucke. Avant d’ajouter : « Cette compréhension pourrait nous aider à trouver de nouvelles façons de traiter, voire de prévenir, la maladie d’Alzheimer. »

Tout est connecté

Pour mieux saisir le rôle de ces vésicules, les chercheurs étudient aussi comment elles renforcent les barrières protectrices de l’organisme, interagissent avec le nerf vague – ce lien direct entre intestins et cerveau – et influencent le système immunitaire. Cette approche globale change la perspective : au lieu de voir Alzheimer uniquement comme une maladie cérébrale, les chercheurs l’envisagent désormais comme le résultat d’un déséquilibre plus large dans l’organisme.

Une lueur d’espoir

Ces recherches en sont encore à un stade précoce, mais elles nourrissent un espoir concret, celui de nouveaux traitements plus doux et plus ciblés, qui prendraient en compte le corps dans son ensemble.

En attendant, nous pouvons déjà prendre soin de notre microbiote, et donc, peut-être, de notre cerveau, en privilégiant une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, légumineuses), en bougeant régulièrement, en limitant les excès de sucre et d’alcool, sans oublier de cultiver la sérénité au quotidien.

Car si le futur traitement d’Alzheimer se cache encore dans les laboratoires, notre assiette, notre hygiène de vie et notre bien-être émotionnel sont déjà nos meilleurs alliés.

copyright : Belga / Fondation Recherche Alzheimer


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