Soyez à votre écoute
Premier signe d’alerte, l’isolement ! Dans le bruit, au restaurant ou en famille, on devient sourd à une conversation et obligé de faire répéter. Ce sont en effet les sons aigus qui « partent » les premiers.
« Sans doute parce que, comme pour tout handicap, on s’y habitue, et on s’adapte, en évitant les occasions de communication. À la clé, une plus grande solitude, moins d’échanges et ainsi un cerveau moins stimulé, qui désapprend. Et, à terme, une accélération d’une éventuelle maladie neurodégénérative. Les études indiquent que le risque de démence est doublé en cas de déficit modéré, quintuplé pour une perte auditive sévère. Les chutes sont aussi plus nombreuses, comme les épisodes dépressifs », explique le Docteur Denis.
Avec l’âge, l’audition baisse chez tous
L’âge est un facteur déterminant dans la perte auditive. À partir de 50 ans, les premiers signes de presbyacousie apparaissent. À 60 ans, 30 % des personnes souffrent de problèmes auditifs et d’une baisse de l’audition. Après 80 ans, c’est plus d’une personne sur deux qui connaîtrait une déficience auditive légère, moyenne ou grave. Les hommes sont touchés plus tôt que les femmes. Deux raisons à cette usure auditive. Premièrement, il y a seulement 15.000 cellules sensorielles dans chacune de nos oreilles et elles s’usent sous le poids de la pression du bruit depuis notre naissance. Deuxièmement, ces cellules abîmées sont détruites et ne se renouvellent pas.
La bonne santé de l’audition dépend aussi de l’environnement et du bagage génétique. Parmi les facteurs extérieurs susceptibles d’aggraver la perte de sensibilité auditive au cours de la vie, le Docteur Denis cite : des maladies répétées tout au long de sa vie comme des otites chroniques ou des acouphènes, une activité professionnelle exercée dans un environnement bruyant répété (certaines industries, usines, certains bâtiments, ou encore monde de la nuit et du spectacle),
des pratiques régulières avec un volume sonore élevé comme le tir de loisir, les concerts, l’écoute de musique avec des écouteurs.
Faites-vous tester
Un dépistage est nécessaire pour détecter la perte d’audition qui est progressive et insidieuse. Trop de personnes qui entendent moins bien ont encore trop souvent tendance à être fatalistes et à supporter sans rien dire leur surdité.
En cas de presbyacousie, c’est l’oreille interne qui est atteinte. C’est donc elle que l’ORL teste. Plus précisément : les cellules de la cochlée – un « limaçon » qui amplifie, analyse et aiguille les vibrations vers les fibres nerveuses qui lui sont connectées, puis transforme le son en un message nerveux intelligible par le cerveau. L’examen est simple, rapide et indolore : la personne testée est placée, casquée, dans une cabine insonorisée et doit indiquer les sons qu’elle perçoit dans ses oreilles. Les tests auditifs portent sur la perception de sons musicaux et de listes de mots (évaluation de la gêne sociale). Il s’agit d’évaluer les performances de chacune des oreilles, de quantifier la perte auditive, en décibels. Pour une perte moyenne de 20 à 40 dB (perte des bruits faibles, des aigus et de certains éléments phonétiques), la surdité est qualifiée de légère ; lorsque la perte est de 40 à 70 dB (seule la parole forte est perçue et une aide auditive est nécessaire), elle est étiquetée « moyenne » ; « sévère », quand la perte atteint 70 à 90 dB. L’idéal serait de faire tester régulièrement son audition dès 50 ans grâce à des techniques simples et fiables.
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© Illustration : iStock