Le Tako-tsubo : une urgence cardiaque qui touche principalement les femmes ménopausées

Il n’y a pas que les ruptures sentimentales qui brisent le cœur ! De nombreuses situations stressantes (comme l’isolement, une pression professionnelle ou des problèmes conjugaux) peuvent avoir des répercussions sur la santé cardiaque. Le Tako-tsubo est une cardiomyopathie qui touche principalement les femmes ménopausées et/ou anxieuses. Cette urgence médicale méconnue représenterait 1 à 2 % des hospitalisations pour infarctus par an.

 

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Le syndrome du coeur brisé

Le Tako-tsubo, aussi appelé syndrome du cœur brisé, a des symptômes très proches de l’infarctus du myocarde. Bien qu’il mime l’infarctus, ce n’en est pas un, précise la cardiologue, « car il n’y a pas de lésions des artères coronaires. »

Après des signes avant-coureurs et une exposition répétées au stress en tous genres, les symptômes tels qu’un essoufflement, une douleur thoracique prolongée (pouvant irradier dans le bras et jusqu’à la mâchoire), des palpitations et un malaise vagal doivent conduire aux urgences.

Une accumulation de stress

A cause du stress, le système nerveux sympathique déclenche une production de catécholamines qui accélèrent le rythme cardiaque, augmentent la pression artérielle et contractent les artères coronaires. La libération massive de ces hormones peut faire qu’une partie du cœur ne se contracte plus. Il prend alors la forme d’une amphore, d’où son nom de « piège à poulpe » en japonais. Ce phénomène peut entraîner de la tachycardie et même une paralysie du muscle du cœur.

Une pathologie qui préfère les femmes

Le Tako-tsubo touche 9 femmes pour 1 homme. Surtout si elles sont anxieuses ou ménopausées. Mais la charge mentale supportée à tout âge, ne les met pas à l’abri.

Si les femmes sont davantage touchées que les hommes, c’est parce qu’elles sont beaucoup plus sensibles que les hommes aux effets des hormones du stress et leurs artères se spasment plus facilement. De plus, après la ménopause, elles ne sont plus protégées par les oestrogènes.

COVID et Tako-tsubo

S’il s’agit d’une pathologie relativement rare, les cas de cardiomyopathie de stress semblent augmenter d’après une étude scientifique menée aux Etats-Unis. “Bien que la pandémie mondiale de Covid-19 ait occasionné de nombreux défis et facteurs de stress pour les femmes, nos recherches suggèrent que l’augmentation des diagnostics de Tako-tsubo augmentait bien avant l’épidémie”, explique le Dre Susan Cheng, directrice de l’Institut de recherche sur le vieillissement en bonne santé au sein du département de cardiologie du Smidt Heart Institute à Los Angeles et co-auteure de l’étude. “Cette étude valide davantage le rôle vital que joue la connexion cœur-cerveau dans la santé globale, en particulier pour les femmes”, a-t-elle ajouté.

Comment le diagnostiquer ?

Plusieurs examens permettent de différencier le Tako-tsubo d’un infarctus. En plus d’un dosage des marqueurs biologiques cardiaques (troponines), on peut demander un bilan des hormones du stress. Contrairement à l’infarctus, on ne retrouve pas de sténose ou d’occlusion coronaires. Mais, à l’échographie, on observe une ballonisation du cœur.  L’examen le plus spécifique est l’IRM cardiaque qui met en évidence un œdème avec des troubles de captation du produit de contraste, en cas de Tako-tsubo.

 


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