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Prendre soin de son foie à la ménopause

Nutritionniste et fondatrice d’Insentials, Amandine De Paepe sensibilise le grand public comme les médecins à l’importance d’une bonne prévention concernant le foie, organe multitâche qui joue un rôle indirect mais capital dans l’équilibre hormonal.

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Passionnée de nutrition, la Gantoise Amandine De Paepe a multiplié les diplômes universitaires en la matière, durant neuf années (en sciences biomédicales, en diététique et en nutrition – master européen aux Pays-Bas). Avant de pouvoir donner naissance à ses deux filles, elle a fait six fausses couches et quand elle a compris que son problème n’était pas purement hormonal mais lié à un taux de glycémie et à un équilibre vitaminique instables, alors que personne ne lui avait parlé de cette éventualité, elle a fondé son entreprise de compléments alimentaires, Insentials. Longtemps best-seller en Flandre, son livre Il était un foie vient d’être traduit en français.

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Il était un foie

Cet ouvrage dispense des conseils préventifs de nutrition et mode de vie pour prendre soin de son foie, cet organe multitâche qui « régule l’équilibre énergétique et vitaminique de notre corps, filtre les substances nocives du sang et joue un rôle important dans la régulation et la résistance des hormones ». Souvent, la médecine curative n’observe que la cirrhose mais beaucoup de femmes souffrent d’un foie gras non alcoolique sans le savoir, ce qui détériore le bien-être quotidien : manque d’énergie, difficultés à perdre du poids, envies de sucre, réveils nocturnes, déséquilibre hormonal, (pré)ménopause avec de lourds symptômes, impuretés de la peau, perte des cheveux, brouillard cérébral… Or c’est complètement réversible. Il était un foie est un ouvrage précieux pour vieillir en pleine forme. Entretien.

Quand on a plus de 50 ans, qu’on est ménopausée ou périménopausée, on devrait être encore plus attentive à son foie ?

« Absolument. À cette période, on observe beaucoup de changements, dont la redistribution des cellules de graisse qui vont des hanches vers le ventre. Mais au plus de graisse on a autour de l’abdomen, au plus grand est le risque d’avoir des organes gras. Un foie gras a pour conséquence un énorme ralentissement du métabolisme. Donc on manque d’énergie, on prend du poids, on se sent mal dans sa peau, on dort mal, le mental est moins bon. Le foie est le premier organe qui devient résistant à l’insuline, l’hormone dominante dans le corps pour réguler la glycémie, ce qui signifie qu’il y aura une moins bonne utilisation du sucre dans l’organisme. Quelqu’un qui a une glycémie qui fluctue trop souvent a besoin de manger tout le temps, ressent une fatigue chronique. »

Le rôle indirect du foie à la ménopause

Le foie est plus sollicité à l’âge de la (péri)ménopause ?

« L’insuline est une hormone puissante, vitale. Sans insuline, un diabétique décède. Les œstrogènes et la progestérone ne sont pas des hormones vitales, leur diminution entraîne la ménopause. Aujourd’hui, la médecine curative a tendance à envisager les choses organe par organe, en fonction des symptômes. À la ménopause, on se focalise bien sûr sur les œstrogènes et la progestérone, mais on oublie souvent de vérifier les taux d’insuline et de cortisol. Or si ces dernières hormones dominent, la ménopause sera nettement plus compliquée. Le foie étant le premier organe résistant à l’insuline, il joue un rôle indirect au moment de la ménopause. »

Quels sont les premiers conseils à suivre pour prendre soin de son foie ?

« Pour moi, le plus important, c’est d’avoir une assiette composée à 50% de légumes. C’est très simple or cela ne se fait toujours pas. Réfléchir d’abord aux légumes qu’on va manger le soir et les associer à un poisson ou une volaille ou une viande. Quant aux glucides, il faut vraiment les consommer quand on a besoin d’énergie, donc si on ne va pas faire du sport après, ils sont inutiles. On conseille de les manger avant 16 heures. »

Le grand méchant stress

On associe souvent les maladies du foie à une consommation excessive d’alcool, mais le foie souffre aussi de la prise de médicaments et des polluants que nous absorbons, par exemple.

« Effectivement. Le stress peut également avoir un effet sur la résistance du foie à l’insuline. Ainsi que tous les aliments qui ne sont pas bruts mais transformés. Un exemple : on mangera le fruit entier, pas transformé en jus ou smoothie. Pour ces derniers, mieux vaut préférer les légumes. »

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Il était un foie, de Amandine De Paepe (Borgerhoff & Lamberigts), 207 p., 24,99€.
insentials.com

 

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