apnée du sommeil

Et si vous faisiez des apnées du sommeil ?

Fatigue chronique, maux de tête, irritabilité, somnolence,… Et si vous faisiez sans le savoir des apnées du sommeil ? En effet, plus on avance en âge, plus on présente des risques de faire des apnées de sommeil. Comment reconnaître les symptômes ? Quelles sont les conséquences sur notre santé ? Et comment traiter ce trouble du sommeil ? Le Docteur Wulleman, interniste-pneumologue au CHIREC de Braine-l’Alleud, nous met en garde et nous parle de son projet pilote pour lutter contre « cette épidémie mondiale ».

 

 

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Tout savoir sur l’apnée du sommeil

L’apnée du sommeil se caractérise par une interruption partielle ou totale du flux aérien au niveau des voies aériennes supérieures. Une respiration buccale peut trahir un trouble respiratoire nocturne. Le ronflement représente également un signal sonore d’alerte traduisant une disparition de la respiration naturelle par voie nasale et annonçant les prémices du SAS (Syndrome d’Apnées du Sommeil). Le passage de l’air étant entravé, le taux d’oxygène sanguin chute. Des récepteurs envoient alors un message du type « Attention Danger! » au cerveau. Celui-ci réagit en changeant de stade de sommeil. Il y a alors « micro-éveils » (soit des réveils de moins de 10 secondes)  dont on n’a pas conscience vu leur brièveté. « On ne s’en souvient plus le lendemain matin, même s’il y a eu 200 ou 300 micro-réveils. Par contre, on ressent de la fatigue et parfois de la somnolence diurne », précise le Dr Wulleman. « Ce trouble mécanique du passage de l’air dans les voies aériennes supérieures constitue de nos jours une épidémie mondiale, dont l’existence prend ses origines aux débuts de l’ère industrielle. Il est lié au problème d’une sédentarité galopante, responsable de surcharge pondérale et d’obésité. En fait, le tissu graisseux s’infiltre dans les structures des voies aériennes, notamment la langue. Mais le SAS existe aussi chez des personnes non obèses. Il peut puiser ses origines dans la petite enfance, suite à de mauvaises habitudes nutritionnelles (peu ou pas d’allaitement maternel, biberon, tétine, succion du pouce) entraînant une dysmorphose faciale avec assèchement des muqueuses, une hypertrophie des amygdales, des végétations et une malocclusion dentaire nécessitant des appareils orthodontiques. »

Comment diagnostiquer les apnées du sommeil ?

Le SAS toucherait jusqu’à 75% de la population belge. Pour dépister ce syndrome aux symptômes parfois silencieux, un médecin peut prescrire un test du sommeil. Le diagnostic de SAS peut-être posé à partir de 5 apnées ou hypopnées par heure de sommeil. On considère le SAS comme sévère et pouvant entraîner des complications cardiovasculaires à partir de 30 apnées par heure de sommeil. Sans compter les risques d’accidents de la route, relatifs à la somnolence diurne provoquée par le SAS, estimés à 7 fois la normale (soit aussi dangereux, voire plus certains taux d’alcoolémie). Pour dépister un SAS, on aura recours à la polysomnographie qui consiste en l’enregistrement simultané de l’activité électrique cérébrale, cardiaque et musculaire ainsi qu’à l’étude des paramètres respiratoires durant la veille et le sommeil. L’activité cérébrale est captée au moyen d’électrodes collées sur le cuir chevelu. Les variations de la respiration sont enregistrées à l’aide de capteurs collés devant les narines, devant la bouche ainsi que d’une ceinture entourant le thorax. Un microphone est collé au niveau du cou. Un capteur, placé sur le doigt, est relié à un oxymètre qui mesure la concentration en oxygène dans le sang. On surveille aussi les mouvements de la jambe (pour détecter un éventuel syndrome des jambes sans repos). Les examens de polysomnographie sont généralement réalisés dans des services hospitaliers, où il faudra passer la nuit. Mais, aujourd’hui, il est également possible de réaliser cet examen à domicile. Grâce notamment à www.sleepclinic.be, la 1ère clinique du sommeil en réseau créée 2015 par le Docteur Wulleman.

Quels sont les risques pour la santé ?

Environ 80% des patients apnéiques ne sont pas diagnostiqués. Or, ce trouble du sommeil peut avoir des conséquences très graves sur la santé. « Au niveau du cerveau, les apnées peuvent causer des AVC, accélérer l’installation d’une démence, entraîner des troubles de la mémoire et de la concentration ainsi que certains troubles ophtalmologiques graves tel le glaucome ». Au niveau pulmonaire, les apnées du sommeil peuvent augmenter l’incidence des pneumonies. C’est aussi une cause d’embolie pulmonaire. Sur le plan cardiaque, on parle de fibrillation auriculaire, de troubles du rythme cardiaque,  d’hypertension artérielle, d’insuffisance cardiaque ou d’infarctus. Cela perturbe également la fonction rénale, développe la stéatose hépatique, et favorise l’émergence d’un cancer. Au niveau sexuel, l’apnée du sommeil perturbe la libido et peut être source d’impuissance.

Comment traiter les apnées du sommeil ?

En cas d’apnées du sommeil, le port d’un masque est souvent recommandé. Toutefois, il gêne souvent le patient. De plus, si ce traitement en ventilation corrige les apnées, il ne les guérit pas. Pour le Dr Wulleman, la respiration artificielle via le masque peuvent avoir des conséquences à long terme (en exerçant une pression sur les os du visage), avec des effets délétères.  » Le but ultime est de restaurer une respiration naturelle par le nez. » explique-t-il. « Dés le début du traitement, je privilégie systématiquement une rééducation myofonctionnelle par des kinés ou ou logopèdes en vue d’améliorer, voire de guérir le SAS. A cette fin, nous étudions les effets au long cours d’une rééducation permanente pendant la nuit, grâce à un dispositif endobuccal discret (TRP). Celui-ci permet de rééduquer les fonctions linguales à condition, bien sûr, de prendre toutes les mesures concernant l’hygiène de vie (perte de poids, exercice physique, etc). » Sinon les risques sont maintenus, qu’ils soient cardiovasculaires, diabétiques, ou même neurologiques. S’assurer une bonne santé, c’est manger correctement, bouger abondamment et dormir suffisamment, en respirant… par le nez ! » souligne le spécialiste.

 

Envie d’en savoir plus ? Pour tout connaître sur l’appareil de rééducation linguale dont le Docteur Wullman préconise le port nocturne, rendez-vous sur www.tonguelab.com


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