delusionship

Delusionship, quand l’illusion s’invite en amour

Pour beaucoup de célibataires, l’envie de connaître l’amour est tellement forte qu’elle peut aboutir à la quête purement mentale d’une sorte de cliché idéal, vu et revu dans les films. Une illusion au cœur de ce qu’on nomme le delusionship.

Reading Time: 2 minutes

« Les histoires d’amour finissent mal, en général » chantaient les Rita Mitsouko dans Les Histoires d’A. Une assertion discutable mais plutôt juste quant au delusionship. Une tendance amoureuse dont il est beaucoup question sur les réseaux sociaux et basée sur un délire amoureux sans fondement réel, un pur fantasme.

Le delusionship, de quoi parle-t-on ?

Derrière ce néologisme de delusionship se profile un comportement de la personne célibataire en quête d’une relation amoureuse idéale. Contraction de « delusion » (délire) et « relationship » (relation), ce concept peut se voir comme un film romantique que l’on se fait dans sa tête quand un homme ou une femme nous plaît. « La femme concernée se voit déjà en couple, installée et heureuse avec un.e partenaire idéalisé.e. Alors que rien de concret n’a encore été vécu dans cette relation vécue à sens unique. Si ce n’est, peut-être, un regard ou quelques mots échangés. La personne en proie au delusionship se construit une histoire d’amour rêvée, idéalisée. Mais cette relation se révèle uniquement cérébrale », explique Marie-Claire Thomas, sexologue.

Pourquoi se méfier ?

« Tout le danger réside dans l’illusion entretenue par la vision romantique que l’on peut avoir d’une relation amoureuse. Nourrie par les séries TV ou le cinéma, la personne concernée fantasme son désir. Et voit en la personne qui fait battre son cœur un.e partenaire de vie avec qui construire une relation durable », explique Marie-Claire Thomas. Quels sont les risques les plus probables de sombrer dans le delusionship ? « Le principal réside dans le glissement rapide dans l’imaginaire et la perte de contact avec la réalité. Sur la base d’un sourire, d’un regard mal interprétés, il peut être facile de se projeter dans une relation future. Et qui n’a pourtant pas l’once d’un début de commencement dans l’esprit de la personne idéalisée », souligne Marie-Claire Thomas. Le delusionship peut vite s’avérer toxique si le délire amoureux que l’on se construit prend le pas sur la réalité. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette relation imaginée n’est présente que dans l’esprit d’un.e seul.e partenaire. Avec une conclusion, logique, celle de la désillusion, inévitable. Et qui peut agir sur la confiance en soi. Avec, également, un effet délétère sur le futur de ses relations amoureuses. « Rêver et imaginer un amour idéal n’a rien de répréhensible en soi, c’est certain. Mais il convient de revenir les pieds sur terre pour éviter de rester sur cette idéalisation qui restera, la plupart du temps, sans lendemain », explique Marie-Claire Thomas.
 Au final, fantasmer une relation possible peut apporter du plaisir mais ne peut faire fi de l’importance de la raison gardée. « L’avis d’un proche ou d’un.e ami.e peut aider à reprendre ses esprits et se rappeler que ce delusionship ne doit rester qu’un fantasme heureux. À moins d’oser faire le premier pas et de franchir, peut-être, une étape avec la personne présente dans sa ligne de mire. Une façon de refermer une porte. Et s’éviter des remords, oui, mais tout en acceptant le rejet comme réponse possible », conclut Marie-Claire Thomas.

 

Photo Shutterstock.


© Fiftyandme 2024