Et si l’on prenait exemple, une fois n’est pas coutume, sur nos aînés ? Avec un dîner pris de bonne heure pour maintenir une bonne hygiène de vie. De l’avis des scientifiques, le débat autour du maintien d’une bonne santé ne concernerait plus seulement ce que nous mangeons, mais aussi le moment où nous passons à table pour dîner. Son incidence ne serait pas sans importance. Que du contraire.
Dîner plus tôt, oui mais quand ?
Selon les habitudes de tout un chacun, l’heure du dîner peut se révéler (très) élastique. Alors, accepter de dîner plus tôt d’accord, mais quelles sont les heures idéales pour profiter du dernier repas de la journée ? Pour les nutritionnistes, la fourchette se situerait entre 18 et 20 heures, une plage horaire recommandée pour permettre au corps de disposer ensuite du temps nécessaire (de deux à trois heures) pour assurer une digestion optimale avant l’heure du coucher.
Dîner tôt n’aurait que des avantages
Premier bienfait non négligeable pour la santé féminine, dîner de bonne heure aurait un effet préventif sur la santé cardiovasculaire avec la réduction du risque d’AVC (1). Ce que souligne une étude internationale menée entre 2009 et 2022 sur un échantillon de quelque 100.000 personnes (1). Selon les résultats diffusés, le risque d’un accident vasculaire cérébral serait 28% plus élevé pour les femmes avec un repas pris après 21 h. L’étude rappelle aussi l’action bénéfique d’un long jeûne nocturne pour limiter le déclenchement de maladies cardiovasculaires. Première cause de mortalité pour les femmes de plus de 55 ans, comme l’indique le site axaprévention.fr (3).
« Autre bienfait d’un repas pris tôt, celui de connaître un repos de meilleure qualité. Un repas tardif, copieux et peut-être accompagné d’alcool, pris après 21 h compliquera la phase d’endormissement par l’action d’une digestion ralentie par le corps au repos. Sans oublier la possible prise de poids provoquée par le stockage de graisses », souligne Nadine Sollens, coach en nutrition.
Manger tôt pour prévenir certains cancers
Dîner tôt pourrait jouer un rôle bénéfique dans la prévention des cancers du sein et de la prostate. Le constat d’une étude publiée en 2018 dans la revue International Journal of Cancer et menée par les chercheurs de l’Institute for Global Health de Barcelone. Sur la base d’un échantillon de 621 malades atteints par un cancer de la prostate, de 1205 femmes atteintes par un cancer du sein et quelque 2100 témoins, hommes et femmes confondus, les chercheurs ont analysé les heures du dîner et du coucher. Ils ont pu constater que les individus qui dînaient avant 21 heures et patientaient au moins deux heures avant de se mettre au lit réduisaient le risque d’au moins 20% de développer un cancer du sein ou de la prostate par rapport aux individus qui dînaient tard dans la soirée avant de se coucher immédiatement après.
Références :
- (1) Palomar-Cros, A., Andreeva, V.A., Fezeu, L.K. et al. Dietary circadian rhythms and cardiovascular disease risk in the prospective NutriNet-Santé cohort. (2023).
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