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Arrêter de s’inquiéter pour ses petits-enfants

Dans notre société de plus en plus anxiogène, comment s’empêcher de s’inquiéter pour ses petits-enfants ? Un réflexe certes naturel mais ce comportement surprotecteur n’est pas sans conséquences.

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Pour la plupart des grands-parents, il est bien difficile de ne pas s’inquiéter pour les petits-enfants, et qu’importe leur âge. Ce comportement anxieux réclame pourtant du recul pour retrouver plus de sérénité dans la relation intergénérationnelle.

Un risque de contagion élevé sur les petits-enfants

« S’inquiéter pour ses petits-enfants peut se comprendre, quoi de plus naturel au fond, mais si ce comportement se révèle permanent et qu’il domine les relations entre les grands-parents et les petits-enfants, cela peut s’avérer toxique. Vous risquez de transmettre votre inquiétude, peut-être légitime, à vos enfants et petits-enfants. Avec, comme conséquences possibles, soit un conflit qui ne manquera pas d’éclater, soit une forme de blocage chez les petits-enfants. Ils auront peur d’avancer, de prendre certaines décisions, de peur de vous inquiéter. Les grands-parents constituent généralement un modèle suivi par les enfants et petits-enfants. Autant leur présenter un visage positif. Et leur montrer que vous avez confiance en eux. Mais que vous êtes là en cas de besoin », explique Claudia Noiret, psy.

Comment lâcher la bride à ses petits-enfants ?

Mais alors, comment un grand-parent ou un parent doit-il agir pour éviter de transmettre ses signaux d’inquiétude à ses descendants ? Une question à laquelle répond Claudia Noiret : « Cette anxiété, très fréquente, peut relever d’un comportement anxieux naturel sur lequel le (grand-)parent doit d’abord agir. Cela peut passer par une thérapie, par la pratique d’un sport ou par davantage de sommeil. Un apaisement peut aider à lâcher prise face aux décisions prises par vos (petits-)enfants. » Les parents et grands-parents doivent ensuite accepter que certains choix qu’ils jugent risqués peuvent réussir, et rendre heureux leurs (petits-)enfants. Comme l’ouverture d’un commerce, une envie d’un voyage autour du monde… Pour s’apaiser, rien de tel qu’une bonne conversation, dans laquelle vous exprimez votre inquiétude. Cela peut permettre de se libérer d’un poids tout en montrant à la descendance que vous vous souciez d’elle.
« In fine, le meilleur conseil à donner consiste à faire le deuil du parcours que l’on avait imaginé pour la progéniture. Les voies suivies peuvent (doivent) varier d’une génération à l’autre, il faut l’accepter quand on est parent ou grand-parent. Une acceptation indispensable pour réduire son anxiété. Tout en gardant à l’esprit que la vie est, par définition, dangereuse. Et qu’un (grand-)parent ne peut tout empêcher », conclut Claudia Noiret.

« Devenus adultes, mes enfants restent ma source d’inquiétude »

« Même s’ils ont quitté la maison depuis des années, je ne cesse de m’inquiéter pour ma fille et mon fils. J’imagine toujours le pire pour eux, explique Caroline, quinquagénaire . Seule, j’avoue que mes pensées sont orientées en permanence vers eux. Sont-ils heureux ? Ont-ils assez de moyens pour avancer ? Je sais que mon comportement n’est pas idéal. Mais la société actuelle ne correspond plus à celle connue durant ma jeunesse et m’inquiète. Mon anxiété est très mal vécue par mes enfants. Elle donne parfois lieu à certaines crises. Avec le reproche de mon absence de confiance en eux. J’ai bien conscience de mon côté mère poule. Pour eux comme pour moi, j’ai décidé de lâcher (un peu) prise grâce aux conseils de ma sœur aînée. Plus détachée. »

 

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