enfant préféré

Peut-on avoir un enfant préféré ?

L’amour parental respecte-t-il vraiment l’équité quand il s’agit des enfants ? Un sujet qui ne manque pas de créer des problèmes quand ceux-ci deviennent adultes.

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A défaut d’avoir un enfant unique, voire de ne pas en avoir du tout, les parents se doivent de posséder un certain talent d’équilibriste pour n’avantager aucun de leurs enfants. Une situation idéale, mais qui sont les parents à pouvoir nier une petite préférence pour l’un ou l’autre ?

« Pas une préférence, mais une tendresse spécifique »

« J’ai une fille et un garçon, le choix du roi dit-on. Deux enfants avec qui j’ai deux types de relations. Avec mon fils, dont la naissance compliquée a généré une certaine fragilité, j’ai davantage de tendresse. Je suis plus mère poule avec lui, je l’avoue. Une complicité est née de cette enfance délicate et les sources de friction entre nous sont rares. Quant à la cadette, j’ai tendance à lui donner plus, matériellement. Pas pour la gâter davantage mais pour veiller au manque. Par la force des choses, elle a pu profiter aussi d’une éducation moins sévère que celle de mon aîné. Ces deux relations différentes ne m’empêchent pas de les aimer tout autant. Seule la manière diffère » explique Maria, jeune sexagénaire.

« J’avoue avoir un faible pour ma petite-fille »

Autre point de vue avec Francine, 58 ans. Directe, elle annonce la couleur tout de go : « oui, c’est vrai, je préfère l’un de mes petits-enfants (j’en ai trois) : ma petite-fille. La petite dernière et la seule fille face à deux garçons. J’ai tendance à lui passer tous ses caprices. Parfois maladroitement c’est vrai. Les garçons ne sont pas mis de côté quand il s’agit de les gâter, mais la relation est plus complice avec ma petite-fille. Qui adore venir me faire des câlins, ou passer du temps en cuisine avec moi. Alors oui, je l’avoue, je préfère passer mon temps avec elle. J’ai tort ? Sans doute, mais tant pis. »

L’importance de la sincérité

Deux témoignages différents articulés autour d’un point important : celui de ne jamais nier l’évidence dans une relation (grands-)parents et (petits-)enfants. « Il est toujours préférable de jouer cartes sur table avec les enfants dès le départ. Il vaut mieux cela que laisser naître un volcan qui risquera d’exploser à l’âge adulte. On a vu plus d’une famille imploser à cause de jalousie, de rancoeur et de rivalités.» explique Claudia Noiret, psy. « Les parents doivent avoir conscience de cette forme de préférence, pour essayer de la corriger et d’entretenir une forme d’équité entre les enfants » ajoute-t-elle. Mais aime-t-on toujours ses enfants de la même façon ? « Non, il y aura toujours un élément qui donnera la préférence à l’un ou à l’autre. Le parent peut se persuader du contraire mais la vérité sera tout autre.» souligne Claudia Noiret.

Comment réagir face à un enfant préféré ?

« Consciente de votre préférence pour un enfant, il vous faut l’accepter. Et comprendre que l’amour peut revêtir des formes différentes. Ceci dit, si vous avez un enfant préféré, ne lui montrez pas trop de façon visible. Cela pourrait le rendre mal à l’aise. Lâchez du lest pour qu’il ne ressente pas d’injustice par rapport à un autre enfant. Un rôle de préféré qui constitue pour lui une lourde tâche. Il va se rendre compte qu’il devra être à la hauteur des espérances de ses parents. Un poids conséquent à porter. » conclut Claudia Noiret.


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