vacances

Vive les vacances ?

Synonyme de rassemblement familial, de moments privilégiés chez les grands-parents ou de « panique à bord » quand on n’a pas trouvé de solution pour « caser » les enfants, les vacances ressemblent parfois à un véritable casse-tête.

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Bonne (grand-)mère

« Je vois arriver les vacances avec appréhension, avoue Sophie, grand-mère de Nathan, 3 ans et Marjorie, 6 ans. J’adore mes petits-enfants mais pendant les vacances, je suis sans arrêt sollicitée pour les garder. Et je n’ose pas dire ‘non’. J’avoue que ça commence à me peser et pire, mes relations avec mes enfants et petits-enfants s’en ressentent… »

Chez les grands-parents, le spectre de la « mauvaise grand-mère » est-il en train de faire des ravages ? Et chez les parents, le phantasme de la « Mamie-gâteau toujours dispo » prend-il encore du galon ? Si l’on part sur de telles bases, le dialogue est impossible. En tout cas, faussé. Ce qui revient au même. Un vrai dialogue de sourds. Qui charrie dans ses eaux troubles, acrimonie, amertume, frustration… et j’en passe et des (meilleures) pires !

Pourquoi ?

Parce que, dans la réalité, ces personnages n’existent pas ! En prendre conscience, c’est déjà ouvrir une porte. Celle de l’authenticité. Se voir et se montrer tel que l’on est. Et non tel que l’on est rêvé. Ca change tout. Quelle libération ! Et après les grincements, vient l’oxygène. Bien nécessaire dans une relation. Qui, sinon, étoufferait dans ses bons sentiments et bonnes intentions. L’enfer…

Oser ses propres désirs

C’est à cela qu’on aspire quand on ne cultive pas un lien de dépendance qui étrangle plutôt que de fluidifier. Car c’est à cela que les grands-parents sont conviés. A faire circuler la vie.
A transmettre le respect de soi et des autres. Et de permettre à chacun de rêver ses propres rêves. Il arrive qu’ils se rencontrent. Mais pas forcément. Et accepter cela aussi…

De vraies demandes et de vraies réponses

C’est tout un art ! Demander et accepter que la réponse ne soit pas celle qu’on n’attendait, sans critique ni jugement à l’emporte-pièce, ça s’apprend…

Prendre les devants

Julien et Marie travaillent tous les deux. Début juillet, ils prennent 15 jours de vacances avec leurs enfants, Nicolas (6 ans) et Amandine (8 ans). Reste 1 ½ mois de vacances.

Si l’on retire les 10 jours en mouvement de jeunesse et une semaine de stage sportif, il leur reste encore +/- 25 jours à occuper. On enlève les trois week-ends avec papa et maman. Restent encore 18 jours. Pour Julien et Marie, la solution est toute trouvée : Mamie !
(l’autre grand-mère vit à l’autre bout du monde, la chançarde !).

Soit Mamie accepte sans sourciller… mais en râlant intérieurement. Soit, elle s’inscrit (avant les vacances) à un stage où elle apprend des stratégies de saine communication qu’elle met illico en pratique dès son retour. « Anticipons ! », se dit-elle et de demander aux jeunes parents comment vont se passer les vacances des enfants. Et de faire cette proposition constructive mais où elle pose ses limites : « J’ai regardé dans mon agenda et voici mes disponibilités en juillet/août pour garder les enfants : du 25 au 31 juillet et du 16 au 21 août ». Une façon pour elle aussi de préparer de vrais moments de complicité partagée avec des activités qui lui feront autant plaisir qu’aux enfants.

L’esprit de famille

Chaque année, au mois de juillet, Papie et Mamie louent une maison à la montagne pour rassembler leurs enfants, beaux-enfants et rejetons avec une intention la plus louable qui soit : vivre tous ensemble sous le même toit pour faire vibrer l’esprit de famille ! Cela va de soi. Pour eux. D’ailleurs, ils paient très cher pour la location de cette maison, mais le sacrifice financier en vaut la peine… dans « leur » logique. En est-il de même pour tous les autres ? Pas sûr…

Question : Convaincus de leur générosité, les grands-parents ont-ils vérifié auprès de leurs enfants et beaux enfants si cette perspective leur faisait vraiment plaisir ?

Si oui, chacun se responsabilise par rapport à ce projet. Et met de l’eau au moulin de l’entente familiale. Sinon, bonjour les dégâts. Notamment au sein des jeunes couples qui vont devoir gérer certaines tensions inévitables. Entre eux. Mais aussi entre « beaufs », notamment sur un sujet ô combien délicat, l’éducation des enfants ! Là encore, une demande claire, qui accepte un refus éventuel, est préférable à tous les conflits qui peuvent surgir d’une communication boiteuse. Et si la maison partagée est vraiment un must pour les grands-parents, il y a peut-être une autre piste à explorer.

Louer la maison et y inviter à tour de rôle les jeunes familles en se réservant quelques moments privilégiés tous ensemble. Ou faire un méga rassemblement des petits enfants qui seront ravis de jouer entre cousins. L’occasion pour les jeunes parents de s’offrir en couple quelques moments de liberté. Précieux par les temps qui courent… De toute façon, quel que soit le projet, c’est ensemble qu’on le peaufine. Dans un bel élan de « sociocratie »…

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