apprendre à dire non

Apprendre à dire non sans culpabiliser

Nombreuses sont les requêtes quotidiennes auxquelles chacun.e doit répondre. Pour éviter les conflits, le non est souvent banni. Apprendre à dire non sans culpabiliser est pourtant salutaire.

 

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« C’est une poupée qui fait non, non, non, non… », chantait Polnareff en 1969. Non, trois petites lettres, et si difficiles à prononcer au quotidien. Par peur des réactions, par faiblesse. Ce refus de dire « non » peut aussi signifier un manque de personnalité. Un mauvais signal envoyé aux autres. Comme une faiblesse dont ils vont peut-être profiter. Il n’y a pas d’âge pour apprendre à dire non, pouvoir poser ses limites et se faire respecter. Et l’on ne parle même pas ici du fondamental consentement, en matière de sexualité. Dans la vie de tous les jours, au travail, en famille, entre amis, les « non » que l’on omet de dire peuvent nous miner.

À l’origine de cette peur de refuser

Qui n’a jamais envié celle ou celui qui n’hésite pas à dire non, sans culpabiliser ? Pourquoi certaines personnes n’y arrivent pas ? Sophie Renoir, coach de vie apporte son éclairage : « Généralement, cette incapacité à dire non découle d’une forme de peur. Celle de déplaire à un proche ou un collègue, un ami. Mais aussi la peur des réactions possibles, comme celle de déclencher un conflit ou de subir un isolement social. Cette culpabilisation subie résulte bien souvent d’un manque de confiance en soi, d’un ego trop peu développé. Elle peut aussi découler d’une éducation reçue dès l’enfance, avec l’importance d’aider, de faire plaisir aux autres. La personne peut aussi montrer trop d’empathie, jugée comme une faiblesse exploitable par les autres. »

De l’importance d’apprendre à dire non

Refuser d’accéder à une demande est souvent perçu comme un comportement négatif. Mais tel n’est pas l’avis des professionnels. Comme le souligne Sophie Renoir, coach de vie : « Prendre sur soi et oser dire non renforcera sa personnalité. Exprimer un « non » permettra à la personne de ne plus faire passer ses besoins après ceux des autres. Il faut savoir s’écouter et trouver la force de penser à soi. Alors, cette soirée qui ne vous tente pas, osez la refuser. Comme ces heures supplémentaires. Pour vous consacrer du temps. »
 Et refuser d’accéder à une demande ne sert pas seulement l’image que vous avez de vous-même. Accepter n’importe quoi, pour maintenir l’image de la femme sur qui compter, voilà qui risque de provoquer un effet boomerang. Avec un épuisement excessif, marqué par de l’irritabilité. Celle que l’on peut éprouver à l’idée de servir d’éternelle bonne poire. Taillable et corvéable à merci. De la fatigue qui risque aussi de nuire à la qualité du travail et du bien-être au quotidien. D’où l’importance de reprendre le contrôle de sa vie et de ses décisions.

Oser dire non, un travail par étapes

Certes, entre la théorie et la réalité, d’aucuns verront un énorme fossé à traverser. Apprendre à dire non et assumer ce refus n’est pas un palier facile à franchir. Mais avec quelques exercices, cette peur du non peut être surmontée. Sans culpabiliser. Concrètement, comment y arriver ? Sophie Renoir répond : « Seul.e, face à un miroir, entraînez-vous à trouver la bonne posture, le ton idéal. Ferme, mais pas sec ou agressif. Un « non » prononcé et renforcé par un regard bienveillant mais assuré. Un exercice rendu plus efficace encore avec un travail sur sa confiance en soi. Dites-vous que si vous souhaitez refuser c’est que vous avez certainement une bonne raison de le faire. Pour éviter une situation qui ne vous ressemble pas. » 
Pour appuyer le refus, il peut être argumenté avec des termes comme « fatigue, planning déjà chargé, inexpérience »… Nul doute que le refus sera compris par votre interlocuteur. In fine, le « non » exprimé ne peut laisser de place à la négociation. Il doit être affirmé. Clair et définitif.

 

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