syndrome de la cabane

Avez-vous le syndrome de la cabane ?

Conséquence de ces longues semaines de confinement sans guère de vie sociale, nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, éprouvent des difficultés à aborder sereinement le retour à la vie dite « normale », et à quitter le foyer rassurant. Une situation reprise sous l’expression de syndrome de la cabane. Explications.

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Une solitude faussement rassurante

Le bonheur de ressortir, de rencontrer des gens. Un sentiment positif, apprécié par la majorité d’entre nous. Mais une frange de la population hésite encore à sortir, à quitter ce doux cocon qui les a préservé des risques durant le confinement. Semaine après semaine, ces personnes ont développé de nouvelles habitudes et éprouvent désormais de l’anxiété à l’idée de reprendre le cours normal de leur vie. Et d’être possiblement contaminées. Un trouble défini par les spécialistes du comportement sous l’expression imagée du syndrome de la cabane.

De l’anxiété excessive comme déclencheur

Un syndrome de la cabane qui n’est pas né avec la crise de la Covid-19. On trouve sa trace dans la littérature spécialisée de la fin du 19e siècle, début du 20e siècle. Notamment aux Etats-Unis lors de la ruée vers l’or. Un trouble psychologique généralement rencontré par les personnes qui sont restées isolées durant une longue période. En mode Covid-19,  la personne concernée éprouve une vraie détresse à l’idée de retrouver le monde extérieur d’avant crise. Impossible pour elle d’appréhender l’avenir et les soucis sans éprouver une anxiété excessive. Sortir devient un calvaire.

Quels symptômes pour le syndrome de la cabane ? 

« Alors que j’étais plutôt extravertie, toujours prête pour sortir et m’amuser, depuis le déconfinement j’éprouve des sentiments d’angoisse profonde à l’idée de sortir de mon appartement où j’ai vécu mon confinement en télétravail. Je tremble, je repousse le moment où je dois sortir pour les courses, les rendez-vous professionnels. Je n’ai plus d’énergie tout simplement » explique Elodie, 55 ans, croisée sur un forum de discussion. Aux symptômes rencontrés peuvent s’ajouter aussi cette envie de dormir plus que de raison, de la tristesse et de l’abattement dès le lever.

Tous ne sont pas concernés

« Il n’est pas possible de dresser un portrait fidèle de la personne atteinte, car l’angoisse, nous l’avons tous vécue, avec plus ou moins d’intensité. Néanmoins, nous pouvons considérer comme plus vulnérables des personnes, hommes ou femmes, qui ont vécu ce confinement dans la solitude, ou celles qui sont déjà anxieuses de nature, ou en proie à des crises de dépression » explique une psychologue contactée par téléphone. Un syndrome généralement absent chez les personnes qui ont notamment continué leur vie professionnelle durant le confinement.

Comment surmonter cette peur de sortir ?

Le premier point important avancé par les psys est de réagir à son rythme. De sentir le moment où vous aurez le courage de sortir et de reprendre goût à ce qui constituait votre décor quotidien. Progresser par petites étapes autour du domicile. Reprendre contact avec les voisins, les amis ou la famille. Sortir à plusieurs si cela rassure. Autant de conseils proposés, à compléter par des exercices de respiration. Une chose reste cependant à éviter : rester seul(e) et ruminer ses angoisses dans sa « cabane ». Même si elle se révèle rassurante et douillette.


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