hyperempathie

Êtes-vous atteinte d’hyperempathie ?

Qui n’a pas dans son entourage une personne au dévouement presque sacerdotal ? Toujours prête à s’engager pleinement pour les autres au point de se sacrifier. Une hyperempathie qui peut être difficile à gérer.

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Dans une société que l’on décrit souvent comme individualiste, certaines personnes détonnent par leur comportement altruiste. Chez elles, le besoin de se mettre dans la peau de l’autre, d’aider sans compter se révèle démultiplié. Un trouble connu sous le terme d’hyperempathie.

L’hyperempathie, mais de quoi s’agit-il ?

Plutôt méconnue du grand public, l’hyperempathie, dérivée de l’hypersensibilité, se définit comme une empathie exacerbée. Un comportement qui va donner lieu à un comportement immersif. La personne hyperempathique ressent les émotions et les soucis des individus rencontrés, mais à haute intensité. La personne hyperempathique va ensuite vivre les émotions ressenties, et se mettre dans la situation de la personne en détresse rencontrée. Comme si ces émotions étaient les siennes.

Quel est le profil type de l’hyperempathique ?

« Aucune étude ne peut permettre de préciser si le trouble touche davantage les hommes ou les femmes. Qu’importe au fond. Le fond du problème réside davantage dans la recherche de l’origine de ce trouble. Et là, les recherches existantes semblent se tourner vers la transmission d’un sentiment élevé de solidarité. Un comportement que l’enfant devenu adulte reproduit sur l’exemple de parents ou de proches. Une personne hyperempathique peut aussi être celle qui a dû s’occuper d’un frère ou d’une sœur, voire d’un parent malade à veiller, à l’écoute de ses besoins. Dans la plupart des cas, les personnes hyperempathiques ou hyperempathes sont des personnes très sociables, fortement engagées et dotées d’une grande générosité », explique la psy Christiane Craenhals.

Un comportement à risques

Aider les autres, oui mais sans excès. Une réserve recommandée qui peut sembler paradoxale mais suivie par Christiane Craenhals quand elle explique pourquoi l’hyperempathie se doit de rester mesurée : « À première vue, ce comportement semble un exemple à suivre. Oui, peut-être. Mais ce qui me dérange au vu de mon expérience c’est que la personne hyperempathique va agir en essayant d’en faire toujours un peu plus. De s’investir encore et encore. Avec comme conséquences de s’oublier, de se négliger, parfois, et de dépasser ses limites émotionnelles mais aussi physiques. Avec, dans les cas les plus sévères, le risque d’un burn-out. Et quand les limites seront franchies, qui la soutiendra quand elle aura besoin de remonter la pente ? »

Comment gérer son hyperempathie ?

Ce comportement empathique nécessite une assistance s’il ne reste pas maîtrisé par la personne qui le vit. Que faire ? « Pour peu que la personne hyperempathique se rende compte du besoin de réagir, ce qui n’est pas toujours le cas, un accompagnement thérapeutique avec un psychanalyste peut être la solution. Un travail d’introspection, pour se recentrer sur ses propres besoins, avec une phase de lâcher-prise. Pour se convaincre que l’on ne peut porter la douleur du monde sur ses seules épaules. Pour éviter le trop-plein d’émotions négatives, et se concentrer sur ses propres émotions. Une fibre altruiste qui ne doit pas être reniée pour autant mais mieux canalisée. Et, peut-être, encadrée par une association avec divers échelons de sauvegarde pour éviter l’excès d’investissement personnel », conclut Christiane Craenhals.

 

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