syndrome du sauveur

Êtes-vous victime du syndrome du sauveur ?

Souvent auréolées d’une image positive, certaines personnes ne peuvent s’empêcher de s’impliquer dans la vie des autres, pour leur venir en aide. De bonnes intentions réunies sous ce que l’on nomme le syndrome du sauveur.

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La bonne copine qui vous console après une séparation, celle qui fera des heures supplémentaires pour aider un collègue… Les exemples sont légion de ces personnes toujours prêtes à s’impliquer pour les autres. Mais cette attitude peut se révéler perverse. Il s’agit du syndrome du sauveur.

Comment définir le syndrome du sauveur ?

Sous cette expression se cache un comportement que d’aucuns peuvent qualifier de noble : celui de se « sacrifier » pour aider son prochain. Annie, la cinquantaine, témoigne sur un forum spécialisé. Comme une sorte d’appel à l’aide. Pour elle cette fois. « Aînée de trois enfants, j’ai toujours pris l’habitude de me sacrifier pour aider mes sœurs. Et devenue adulte, j’ai continué. Pour les autres, Annie est toujours là. Pour écouter, aider. Avec juste un merci comme récompense. Et le sentiment d’avoir bien agi. Mais aujourd’hui, je n’en peux plus et je suis une thérapie pour apprendre à penser à moi aussi. »

Une attitude pathologique

Ce besoin d’aider les autres peut parfois être vu comme une forme de pathologie à traiter. « En réalité, cela dépend de l’attitude de la personne. Il y a des individus naturellement tournés vers les autres et qui n’attendent rien en retour. Mais quand ce besoin d’aider les autres est déterminé par une sélection de nos relations, il est nécessaire d’intervenir. En d’autres mots, quand celles et ceux que vous choisissez comme relations sont vues comme des personnes que vous pouvez aider. Pour récolter en retour une forme de reconnaissance pour l’aide apportée» explique Béatrice Nicolas, psy.

Des origines souvent familiales

« Une personne atteinte par le syndrome du sauveur ne le devient généralement pas de façon spontanée. L’origine est souvent à retrouver dans son cercle intime, bien longtemps avant le stade adulte. Comme une forme de mimétisme par rapport à un parent que l’on a vu se sacrifier en permanence. Cela peut aussi refléter un comportement né dans l’enfance, quand la personne s’occupait déjà de ses frères et sœurs, voire d’un parent» détaille Béatrice Nicolas. Est-il nécessaire de canaliser ce besoin d’aider l’autre ? « Oui, certainement. Se sacrifier pour les autres sans jamais penser à son propre bien-être risque, un jour ou l’autre, de mener à une dépression, un burn-out. Et le constat que l’on a perdu de belles années sans penser à soi. Avec toute la frustration qui peut en découler. »

Que faire pour se défaire de ce syndrome du sauveur ?

« Quand on sent que ce besoin d’aider l’autre devient trop fort, que l’on devient trop dépendant de ses émotions, comme pour tout autre addiction, il est bon de vouloir dire stop et de consulter un spécialiste. Vous ne pourrez pas sauver le monde, autant en accepter l’idée. Pour rompre avec ce comportement, il convient de se détacher de ce besoin d’aider l’autre pour exister. Cela implique une introspection sur son passé et sur ce que l’on recherche dans une relation avec autrui. L’avis d’un spécialiste peut souvent aider à déverrouiller le problème » conclut Béatrice Nicolas.


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