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Gérascophobie, quand vieillir fait peur

L’arrivée des cheveux blancs, des premières rides… D’aucun.e.s vivent ces changements dans la peur. Au point de développer ce qu’on appelle la gérascophobie. Comment réagir ? Explications.

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« Mourir, la belle affaire. Mais vieillir, oh, oh vieillir », chantait Jacques Brel en 1977. Une chanson qui exprimait déjà tout le désarroi de l’humain face à ce processus inéluctable. Aujourd’hui, dans une société prônant le jeunisme à outrance, vieillir reste difficile à accepter. Au point de déclencher une véritable phobie chez certaines personnes plus fragiles, la gérascophobie. Loin d’être une fatalité, des solutions existent pour calmer cette angoisse et profiter du temps qui passe.

La gérascophobie expliquée

Peu connue du grand public, la gérascophobie se définit par la peur de vieillir. « Pour la personne qui en souffre, vieillir est associé à la crainte de devenir dépendant. Une phobie obsédante souvent constatée chez les personnes qui ont dans leur environnement des personnes âgées atteintes de maladies invalidantes ou dégénératives, de type Alzheimer ou Parkinson. Cette phobie peut aussi se déclencher à la ménopause, quand le corps se modifie pour donner une autre image que celle que l’on a de soi-même. Une phobie alimentée par la vision du corps idéal, véhiculé un peu partout. Face à la gérascophobie, le miroir devient le meilleur ennemi de la personne concernée », explique Sophie Delsalle, psy spécialiste du comportement.

Comment se traduit la gérascophobie ?

La gérascophobie peut déclencher plusieurs symptômes, généralement liés au physique :

  • Refus de son image dans le miroir
  • Camouflage des rides et des cheveux blancs
  • Impression d’être moins dynamique
  • Peur de se montrer aux autres, sur une plage ou ailleurs
  • Anxiété permanente
  • Difficulté de faire le deuil de sa jeunesse
  • Perte d’estime de soi
  • Peur de la maladie
  • Forme d’isolement social
  • Déprime voire dépression
  • Pensées négatives, nostalgiques

Quelques astuces pour accepter de vieillir

Avant tout, il convient de prendre du recul. Pour se rendre compte que vieillir n’a pas que des côtés négatifs. Que du contraire. Ce processus peut constituer une source de plaisirs variés. Celui de partager et transmettre son expérience auprès de ses (petits-)enfants, ou la découverte, ensemble, de nouvelles activités. Pourquoi ne pas prendre exemple sur ses amis et connaissances qui vivent très bien leur âge ? Un exemple à suivre. Comme l’élimination de l’entourage des personnes toxiques. Pour ne garder que les amis dynamiques, qui vont vous « porter ». L’important est de rester actif mais aussi connecté avec les autres, toutes générations confondues. Enfin, oublier son âge passe aussi, et surtout, par la formulation de projets d’avenir. À 50 ans, tout est possible.

Quels traitements envisager ?

« Une première consultation avec un psychologue va déterminer les pensées négatives sur lesquelles travailler au fil des séances. Avec le professionnel, le patient va objectiver ses pensées liées au vieillissement, qualifiées de pensées dysfonctionnelles, et se rendre compte de la futilité de ses croyances erronées. Le but de cette thérapie est de faire descendre le vieillissement sur l’échelle des préoccupations du patient. Un traitement utile quand la phobie nuit réellement au bien-être », explique Sophie Delsalle.
Comme pour d’autres phobies, la thérapie comportementale et cognitive (TCC) sera mise en place, pour son efficacité avérée.

 

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