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Le doomscrolling, cette (mauvaise) habitude à perdre

Dans notre société de communication, la quête permanente d’informations, souvent négatives, joue un rôle nocif sur notre mental. L’effet pervers du doomscrolling, une pratique délétère.

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Face à la multitude de sites d’information, qui peut se vanter de ne pas scroller en permanence les nouvelles sur son smartphone ? Souvent catastrophiques comme peut l’être l’actualité. Une habitude addictive baptisée doomscrolling. Dénoncée pour sa charge mentale.

Doomscrolling, mais de quoi s’agit-il ?

Un anglicisme articulé autour des mots doom (tragédie, catastrophe) et scrolling, déroulement. Le doomscrolling consiste donc à faire défiler les nouvelles spectaculaires et anxiogènes que l’on trouve en ligne. Par peur de rater une information mais surtout pour assouvir notre curiosité naturelle.

Un sentiment de sécurité recherché

Pourquoi ce besoin de rester connecté en permanence à l’actualité ? Comme le précise Alain Jousseau, spécialiste des réseaux sociaux, « cette tendance, rassurante, à consulter son smartphone en permanence correspond à ce besoin de ne rien rater de ce qui se passe d’extraordinaire dans le monde. L’outil idéal pour assouvir notre curiosité naturelle. L’un des effets négatifs de cette mondialisation de l’information. Ajoutez aussi une certaine attirance du grand public pour les sujets dramatiques, les catastrophes, étalés en long et en large dans les médias. »

Une source de stress majeure

Mais baigner en permanence dans les nouvelles négatives peut jouer un effet délétère sur la santé mentale. L’avis de Nathalie Dhont, psy, qui dénonce cette omniprésence de l’information dans notre vie quotidienne. « Se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde n’est pas une mauvaise chose, mais quand la recherche de sensationnalisme prend le dessus et devient une pratique addictive, on passe un cap. Qui peut mener à mettre en danger notre santé mentale. Le doomscrolling repose sur cette recherche de l’info dramatique, et ramène davantage de stress dans notre quotidien, déjà bien stressant » explique-t-elle. Pourquoi faut-il se méfier de cette habitude ? Une question à laquelle répond Nathalie Dhont : « le doomscrolling, quel affreux mot, se doit d’être réduit au maximum. En cause, son effet négatif sur le cerveau. En effet, cette avalanche de mauvaises nouvelles auxquelles il va être confronté peut accentuer le risque de développement de crises d’angoisse voire de dépression chez une personne déjà fragilisée psychiquement. Le cerveau va réagir à ces multiples mauvaises nouvelles en les classant comme des menaces. Il va se mettre alors en mode alerte et générer cet état de stress permanent. »

Les bons réflexes face au doomscrolling

Pour ne pas sombrer dans une forme de boulimie numérique composée de nouvelles négatives, souvent les plus consultées sur les sites d’information, certains gestes quotidiens s’avèrent utiles. « Je conseille souvent de désactiver au maximum les applications d’actualités pour rompre cette habitude de scroller en permanence. Et plus encore au lever, pour ne pas ruminer ces mauvaises nouvelles tout au long de la journée. Mais mon meilleur conseil consiste à penser à se déconnecter régulièrement. Pour éviter l’effet chronophage du numérique et profiter de la réalité pour penser à soi un peu plus » conclut Nathalie Dhont.


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