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L’oniomanie, quand acheter est une maladie

Un jour sans fin et un moral en berne ? Pour certaines personnes, le remède passe par l’oniomanie, un besoin irrépressible de s’acheter ce qui fait plaisir. Au risque de mettre en danger les finances.

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Pour une personne atteinte d’oniomanie, acheter est un acte qui répond à un état émotionnel dégradé. Acheter une paire de botte coûteuse que l’on portera très peu ou un vêtement de plus à ranger dans le dressing. Des achats compulsifs effectués comme un remède à un mal-être. Comment réagir ?

L’oniomanie, de quoi s’agit-il ?

Sous le terme d’oniomanie se cache un concept popularisé davantage pendant les confinements. Beaucoup ont bravé leur angoisse face à la maladie en achetant en masse sur Internet. L’oniomanie est classée comme maladie depuis 1990. Et inscrite dans le Manuel de diagnostic des maladies psychiatriques et troubles mentaux. 
Un trouble défini comme une dépense effectuée de manière impulsive quand l’on se trouve dans un état psychologique fragile. Les études mettent en avant une prévalence comprise entre 6 et 7% de la population. Avec, pour la gent féminine, une préférence pour les achats liés à la mode, aux parfums, à la déco. Contrairement aux hommes, plus tentés par l’électronique, les voitures ou la hi-fi (source : coreadd.com)

Quand un accompagnement s’avère -t-il nécessaire ?

« Se faire plaisir avec quelques achats peut permettre de retrouver un bon moral. Chacun peut avoir envie d’oublier ses soucis  par quelques petits achats compulsifs. Comme un parfum ou ce petit top qui nous fait de l’œil dans la vitrine. Cela devient problématique quand ces achats dépassent toute commune mesure et deviennent une addiction pour tenter de soigner un sentiment de détresse. Tout est affaire de raison », explique Sophie Renoir, coach de vie. Pourquoi ce comportement s’avère-t-il délétère ? « En premier lieu, cette dépense irrationnelle peut être comparée à une forme de drogue. Elle crée une forme de confort et de bien-être sur le moment mais l’achat effectué et ramené à la maison, le mal-être revient. Et pour tenter de l’oublier, la personne concernée peut être tentée de se remonter le moral par un autre achat. Qui aboutira à la formation d’un cercle vicieux qui ne règlera pas le souci à l’origine de ce phénomène. Ce trouble devient dangereux quand il empêche d’épargner ou qu’il augmente le risque d’endettement », répond Sophie Renoir.

Comment sortir de ce cercle infernal ?

Quelles solutions mettre en pratique pour réduire son oniomanie ? « Premier réflexe à adopter, prendre conscience de son problème. Puis se poser la question quasi existentielle face à un achat : ‘Ai-je vraiment besoin de cet objet, de ce vêtement ? Va-t-il vraiment me rendre heureuse (heureux) ?’ Une réaction s’impose quand les émotions prennent le pas sur la raison, voire l’intérêt même de l’objet », explique Sophie Renoir. Quelques petites astuces pratiques existent. Un proche ou un.e ami.e saura freiner cette frénésie d’achats inutiles et dangereux pour les finances. Sortir sans sa carte de banque peut éviter aussi les tentations. Pour les cas sévères, une consultation prise auprès du médecin traitant, d’un psychiatre ou d’un addictologue se révélera nécessaire pour mettre en place une psychothérapie. Côté financier, la personne pourra être mise sous curatelle.

 

Photo Shutterstock.


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