âgisme

Quinquagénaire ? L’âgisme vous ciblera un jour où l’autre

A plus de 50 ans, il se trouvera toujours quelqu’un pour vous reprocher votre âge, vos goûts old-fashioned ou vos idées. Une discrimination qui porte un nom : l’âgisme. Et dénoncée dans un sondage récent, publié par Amnesty International. Et vous ? Que pensez-vous de votre âge ?

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Certes, la société a évolué sur plus d’un plan, avec le recul des barrières. Mais il en reste une qui semble difficile à franchir : celle liée à l’âge. Pour beaucoup, la valeur d’une personne dépend de son âge. Avec tous les abus que cela suppose, notamment sur le plan professionnel. Voire familiale avec des jeunes générations qui estiment ne pas être comprises par les aînés. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Qu’est-ce que l’âgisme ?

Pour simplifier la définition de ce fléau en pleine croissance, l’âgisme peut se voir comme la discrimination d’une partie (croissante) de la population en fonction d’un critère bien précis : son âge. Selon le rapport de l’OMS publié l’été dernier, « plus d’une personne sur trois dans le monde a déjà subi cette discrimination, plus répandue que celles liées au sexe ou à la couleur de peau. » Un facteur social dénoncé par l’OMS. Qui ne risque pas de disparaître avec le vieillissement de la population mondiale. L’Organisation Mondiale de la Santé précise ainsi que plus de 2 milliards d’individus dans le monde auront atteint la soixantaine en 2050. L’âgisme a donc de beaux jours devant lui. Hélas, pourrait-on dire.

Que nous dit le sondage d’Amnesty ?

Ces résultats d’un sondage IPSOS sont publiés de façon opportune par Amnesty à l’approche de la journée internationale de la personne âgée qui aura lieu le 1er octobre prochain.

Le premier élément à pointer dans cette étude reste l’âge moyen des personnes discriminées : plus de 7 personnes de plus de 55 ans sur 10 sont victimes de discriminations. Avec ce sentiment d’injustice qui peut aller loin si ce préjudice s’accompagne de maltraitance. Un fait grave dénoncé par 50% des personnes sondées. Parmi les reproches fréquemment dénoncés par les victimes sondées, celui de ne pas comprendre les plus jeunes générations. Qui a des (petits-) enfants a certainement déjà vécu cela. Avec des plus jeunes qui reprochent aux (grands-)parents de ne pas connaître la culture actuelle ou de se servir des outils digitaux. Un dernier point, dénoncé par quelque 48% des sondés. Des préjugés qui touchent aussi le monde professionnel. « Plus de 23% des répondants de plus de 55 ans estiment avoir été traités différemment par un employeur depuis qu’ils ont atteint 55 ans. Ils bénéficient de ce fait de moins d’opportunités de pouvoir démontrer leurs compétences » souligne Amnesty International Belgique. Qui ajoute également que « les femmes de plus de 55 ans se sentent davantage discriminées alors qu’elles ne se sentent pas ‘vieilles’. »

Des conséquences physiques et mentales

Faire face à l’âgisme n’est pas anodin pour la santé. L’OMS, encore, dénonce les conséquences possibles pour celles et ceux qui en sont victimes. Selon l’organisation, cette discrimination génère une mauvaise image de soi, une tentation de repli avec un isolement progressif. Un fléau moderne qui entraînerait également, toujours selon l’OMS, des risques accrus de problèmes cardiovasculaires. Ainsi qu’une diminution de la durée de vie de quelque 7,5 années. Pour y remédier, rien ne vaut le mélange des générations. Chacun a à apprendre de l’autre.


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