Que n’a-t-on pas déjà écrit au sujet du clitoris. Et pourtant, il reste encore bien mystérieux. Notamment en ce qui concerne l’apparition de douleurs qui le ciblent. Peu avouées par les femmes qui en sont atteintes. Par gêne, et par crainte d’un manque de considération de ces douleurs par le corps médical. Une hypersensibilité chronique qui porte un nom : la clitorodynie.
Clitorodynie, de quoi parle-t-on ?
Ces douleurs intimes sont induites par le système nerveux du clitoris, dont il faut rappeler l’extrême sensibilité. Un organe constitué de plus de 8000 terminaisons nerveuses (les corpuscules de Krause), contre environ 6000 pour le gland du pénis. Ce qui fait de lui l’organe le plus sensible du corps féminin. Des douleurs de type neuropathique (touchant les nerfs) qui peuvent se déclencher n’importe quand, spontanément. Pour devenir permanentes. Avec des conséquences concrètes : sensations de brûlure, picotements, impression de choc électrique, pression ressentie autour du clitoris…
Une multitude de causes possibles
En dehors des pathologies gynécologiques classiques, certains facteurs extérieurs peuvent provoquer des crises :
- La ménopause. Période qui provoque bien souvent une sécheresse vaginale. Et par conséquent celle de la vulve et du clitoris. L’usage d’un lubrifiant peut résoudre le problème.
- Un manque de délicatesse du partenaire dans la stimulation du clitoris
- Des microfissures provoquées sur le clitoris par des ongles mal taillés
- Des coupures provoquées par un coup de rasoir lors d’une épilation intime
- Des (sous-)vêtements trop serrés ou inadaptés, comme le string.
- Une position assise tenue trop longtemps
- Un choc subi sur la zone intime
- Un traumatisme lié à un accouchement
- La mauvaise utilisation d’un sextoy
- Le stress
- Une toilette intime excessive ou avec des produits irritants allergènes.
Quels traitements possibles ?
« Première chose à rappeler d’emblée, le fait que ces douleurs, sans lésions apparentes, n’ont rien de psychosomatiques. Il s’agit d’un souci féminin qu’il convient toujours de confier à un spécialiste, comme votre gynécologue. Pour retracer et soigner les sources d’une douleur qui peut avoir des relations néfastes sur la libido. Toute l’importance de la visite résidera sur la pose du bon diagnostic. Et par la même occasion sur le traitement adapté. Aucune femme ne devrait négliger ces douleurs intimes » explique le sexologie Julien Henrion. Comment vouloir toucher, utiliser un organe douloureux ? Si la cause de l’hypersensibilité du clitoris est due au stress, la consultation d’un psy peut apporter des solutions. Les traitements apportés seront liés à la prise d’antidépresseurs et/ou d’antidouleurs. En cas de douleurs fréquentes ou permanentes, une visite médicale sera toujours nécessaire. Pour se rassurer mais aussi pour écarter des pathologies qui pourraient expliquer ces douleurs. Comme la mycose du clitoris, une sclérose en plaques ou cette affection, très fréquente à la ménopause : le lichen sclérosus ou lichen scléreux. Responsable de démangeaisons, d’impressions d’avoir le clitoris fissuré.