Avec les années, les nuits torrides se font plus rares. Les corps à corps passionnés s’espacent et les couples en arrivent à faire l’amour moins souvent. Cette diminution peut inquiéter alors qu’elle est des plus normales. Le temps et l’habitude font que l’autre perd progressivement de son mystère. L’envie irrépressible de l’embrasser, le toucher, le caresser, l’aimer physiquement se calme. Cette diminution du désir se passe généralement après deux années. Mais parfois plus tôt. Le quotidien reprend ses droits avec sa cohorte de problèmes. Les freins à l’amour sont aussi nombreux que variés : les longues journées au travail, la fatigue, le stress, les ennuis financiers, les disputes, le manque de créativité érotique, la répétition des mêmes positions, le manque de soin apporté à son apparence, les changements physiques, la maladie, la déprime, l’âge, les soucis avec les enfants quand ce ne sont pas le portable, les réseaux sociaux ou même les animaux de compagnie…
Faire l’amour maintient une connexion intime
Les rapports fréquents des premiers temps deviennent souvent hebdomadaires. Différentes études menées sur les continents américains et européens auprès de dizaines de milliers de personnes confirment cette diminution et montrent que les couples installés font l’amour environ une fois par semaine. Doivent-ils s’en inquiéter ? Doivent-ils associer ce tempo qui semble si sage à un éloignement mutuel, un mal-être du couple, des infidélités ? Cela peut être le cas mais pas forcément. Une étude américaine (1) affirme même que cette fréquence permet une belle satisfaction relationnelle. Publiée en 2015 et menée auprès de 30.000 personnes par Amy Muise, psychologue de l’Université de Toronto Mississauga au Canada et ses collègues, cette recherche scientifique affirme que les couples se sentent satisfaits s’ils vivent un rapport sexuel hebdomadaire et ce, quels que soient l’âge des partenaires et même l’ancienneté de la relation ! Mieux encore, l’étude montre que le sentiment de bonheur n’augmente pas avec une fréquence plus élevée : les couples ne se sentent pas significativement plus heureux s’ils ont plus d’un rapport par semaine. Par contre, s’ils passent sous ce tempo, ils se sentent moins épanouis. Et la psy canadienne de conclure qu’ « il est important de maintenir une connexion intime avec son partenaire mais il n’est pas besoin d’avoir un rapport sexuel chaque jour du moment que vous maintenez cette connexion”.
La qualité peut remplacer la quantité
Voilà sans doute de quoi rassurer les couples inquiets du rythme de croisière qu’a pris leur vie sexuelle. On ajoutera que la fréquence n’est pas “le” critère pour juger de la satisfaction sexuelle d’un couple. Il l’est d’autant moins qu’avec le temps, la qualité peut remplacer la quantité. En effet, si l’excitation diminue au fil des ans, le plaisir par contre augmente car les partenaires se connaissent mieux et savent ce que l’autre aime et ce qui le fait jouir. Pas de stress donc si vous vous sentez heureux de vous retrouver peu fréquemment. Certains peuvent avoir une relation sexuelle par semaine mais en savourant le moment érotique, en se consacrant totalement à l’autre, en changeant les scripts sexuels et en se montrant inventifs quand d’autres le font très souvent mais de façon aussi expéditive que convenue. Chaque couple choisit son propre tempo. Reste à ce que les deux partenaires soient d’accord sur la fréquence de leurs amours. Cela n’est pas souvent le cas mais c’est un autre problème….
(1) Amy Muise, Ulrich Schimmack, and Emily A. Impett, Sexual Frequency Predicts Greater Well-Being, But More is Not Always Better, Publié dans « Social Psychological and Personality Science » en 2015.
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