SEGP

Le SEGP, ce trouble sexuel féminin tabou

Certaines pathologies ne disposent toujours pas d’une visibilité suffisante au sein du grand public. Comme le syndrome d’excitation génitale permanente ou SEGP. Un cauchemar pour les femmes qui le subissent.

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Dans une société hyper sexuée où la quête de l’orgasme constitue un objectif à atteindre, on oublie trop souvent que la sexualité féminine n’est pas toujours synonyme de plaisir. Comme peuvent en témoigner les femmes concernées par le syndrome d’excitation génitale permanente ou SEGP.

Le syndrome d’excitation génitale permanente ou SEGP, de quoi s’agit-il ?

Sous cet acronyme de SEGP, pour syndrome d’excitation génitale permanente, se profile un trouble sexuel défini par une forte excitation physique située au niveau des organes génitaux féminins malgré une absence totale de désir. Un trouble caractérisé par des crises aux effets physiques constatés, comme le clitoris gonflé, les lèvres dilatées et le déclenchement d’orgasmes spontanés.
Ces crises peuvent durer de quelques heures à quelques jours. Voire devenir permanentes. La prévalence serait de 1% de la population féminine. Mais ce pourcentage officiel ne reflèterait pas la réalité d’une pathologie peu explorée au sein du monde médical. Aux causes encore à découvrir. Certaines pistes scientifiques cibleraient la prise d’antidépresseurs.

Quels sont les principaux symptômes ?

Pianoter SEGP sur Instagram donne accès à de nombreux témoignages où se multiplient les symptômes et effets secondaires liés à ce trouble. Réunis en une liste non exhaustive :

  • Bouffées de chaleur
  • Douleurs au niveau de la zone génitale
  • Confusion entre le désir et le besoin de se soulager sexuellement
  • Transpiration abondante
  • Nausées
  • Tremblements excessifs
  • Isolement social
  • Baisse de la libido
  • Palpitations
  • Fatigue importante
  • Douleurs musculaires
  • Soucis de concentration
  • Risque de dépression et de pensées suicidaires

Une envie de sexe difficile à réprimer

Françoise (prénom d’emprunt), 46 ans, témoigne sur Instagram de son parcours de femme victime de cette pathologie. Ce qu’elle n’ose pas, dit-elle, révéler à ses proches ni à son médecin. Une pudeur bien compréhensible au vu de son témoignage : « Ce syndrome me terrifie au quotidien, car imprévisible. Je suis cadre et à chaque réunion à diriger j’appréhende tout nouveau déclenchement de crise. Avec la peur que certains symptômes se voient sur mon visage. Imaginez avoir des excitations sexuelles en public sans pouvoir les calmer. Et vous aurez un aperçu de ce que nous vivons, nous les victimes de ce SEGP. Par comparaison, c’est comme si un homme avait une forte érection en public. »

Quels sont les traitements possibles ?

Ce syndrome d’excitation génitale permanente (SEGP) se révèle extrêmement complexe à diagnostiquer au vu des multiples causes possibles et de la pauvreté du nombre d’études réalisées. Comme le précise le site informations handicap.fr, « un traitement adapté passe par une approche pluridisciplinaire ». Avec des spécialistes comme le gynécologue, l’urologue, le neurologue ou l’algologue (spécialiste du traitement de la douleur). Aucun traitement global n’existe et les solutions souvent mises en place ciblent les symptômes plus que la cause. Masturbation et rapports sexuels ne constituent pas une solution efficace sauf à soulager très temporairement. Le site médical msdmanuals.com souligne que le traitement classique se compose d’un mélange de psychothérapie et de médicaments comme des antiépileptiques.

 

Photo Shutterstock.


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