Désirer, être désiré ou désirée. En amour, nul.le ne fait ce que bon lui semble. Ni les hommes et encore moins les femmes ! Nos comportements amoureux et sexuels sont soumis à une multitude de contraintes dont nous ne sommes même pas conscient.e.s la plupart du temps.
La femme désirée et l’homme désirant, vraiment ?
Ainsi il ne s’agit pas pour les femmes d’être à l’initiative des jeux amoureux et sexuels. Pas question de draguer le séduisant quinqua qui semble bien seul dans un bar et lui offrir un verre. Vous pouvez attirer son attention mais c’est à lui de faire le premier pas. On le regrette, bien évidemment, mais dans nos sociétés qui se veulent pourtant égalitaires, la femme reste souvent cantonnée au rôle d’objet sexuel censé éveiller le désir masculin. Elle peut – doit – se faire belle, être soignée, pomponnée, souriante, gentille, douce, aimable pour être désirée. Elle doit être désirable plutôt que de prendre ses désirs en main. Pour l’homme, c’est juste l’inverse. Il est souvent considéré comme les maître des jeux amoureux et sexuels. Il est vu comme un individu actif, agissant ses désirs et initiant les rencontres.
Les hommes aiment être désirés
Pourtant, ces rôles enferment chaque genre. Les conséquences délétères de ces normes socio-sexuelles sont nombreuses. On reconnaît qu’elles changent au fil des décennies mais lentement et sans doute revient-il à chacun.e de les bousculer. On hésite encore moins à le faire au vu d’une étude canadienne nous montrant que les hommes hétéros apprécient eux aussi d’être désirés (1). Les chercheuses Sarah Murray et Lori Brotto ont interrogé quelque 300 hommes âgés de 18 à 65 ans pour mettre en avant que la grande majorité de ces messieurs appréciaient se sentir désirés. Ils ont même précisé ce que cela signifiait concrètement. Ils ont dit combien ils aimaient recevoir des compliments sur la façon dont ils étaient habillés comme sur leur physique. Les hommes plus âgés ont confié qu’ ils étaient touchés quand leur partenaire leur disait qu’ils étaient toujours sexy et séduisants. Complimentés, ils voyaient grandir leur estime personnelle.
Des gestes qui montrent qu’on est désiré ou désirée
Les participants de l’étude ont expliqué aussi combien ils étaient sensibles aux textos érotiques envoyés par leurs compagnes et aux regards amoureux posés sur eux. Ils ont dit encore combien ils appréciaient que leurs compagnes fassent des petits gestes romantiques. Ou leur proposent un moment intime ou se montrent actives et enthousiastes pendant un rapport. Près de la moitié (48, 9%) voulaient même une partenaire plus dominante au lit, soit une femme qui ose être directe et ne craint pas de dire ses envies ! On termine l’évocation de cette étude publiée en 2021 en disant que la grosse majorité des hommes interrogés n’étaient pas satisfaits de cet aspect de leur relation actuelle et souhaitaient que leurs partenaires prennent davantage l’initiative pour qu’ils se sentent eux aussi sexuellement désirés.
Une partenaire active au lit
Il ne s’agit pas de rajouter une nouvelle tâche à la longue liste des tâches et responsabilités féminines mais de se rendre compte que les normes sexuelles peuvent être bousculées. Les femmes peuvent sortir de leur statut d’objets sexuels pour agir leurs désirs et les exprimer à leur partenaires. Cette affirmation sexuelle est importante pour les femmes et les hommes qui en rêvent, comme nous le montre l’étude canadienne. Ils veulent des partenaires plus assertives qui leur donnent l’impression d’être désirés. Ils ne rêvent pas de domination mais veulent une compagne plus assertive pendant les relations ! Et on rajoutera qu’avec l’âge, être une femme proactive en amour est essentiel pour la satisfaction sexuelle du couple. La sexualité masculine évoluant à la cinquantaine vers une moindre performance, il est plus qu’important que ce ne soit pas à l’homme de gérer tout le déroulement d’une rencontre sexuelle. La partenaire féminine se doit plus que jamais d’être active, initiatrice, créatrice… Surtout ne pas être une étoile de mer !
(1) Sarah Murray et Lori Brotti, « I Want You to Want Me : A Qualitative Analysis of Heterosexual Men’s Desire to Feel Desired in Intimate Relationships ». Étude publiée en 2021 dans Journal of Sex & Marital Therapy.
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