Les temps sont durs ? Une déprime à 50 ans ? Faites-vous aider !

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Il faut un peu d’humilité pour reconnaître qu’on bute contre un mur. Mais c’est la clé du succès.

Une nouvelle méthode

“Moi ? Aller voir un coach ? Mais pourquoi ?” Parce qu’il y a des circonstances dans la vie où il faut se rendre à l’évidence : on tourne en rond. Un exemple ? Ce dirigeant qui n’arrive pas à se faire à l’idée qu’un jeune ingénieur vienne travailler en tennis et entre dans son bureau sans frapper, en sautant par dessus le barrage que sa secrétaire est censé constituer. Le virer ? Son chasseur de têtes le lui déconseille : l’ingénieur en question est compétent, seulement voilà il est de la génération Y…

Travaillomane et infantile

Autre exemple ? Jacques ne travaille plus à l’extérieur que trois jours par semaine. Le reste du temps, il est à la maison : télétravail, réflexion, lecture. Idéal, sauf que la maison, depuis trente ans, c’est le territoire de Françoise. Au début, Françoise était ravie. Mais au fur et à mesure, les frictions se multiplient. Le travaillomane (dixit Françoise) ne supporte pas l’attitude infantile (dixit Jacques) de sa femme.

Jacques est donc allé voir un(e) coach. Qui lui a appris, 1, à faire le diagnostic : qu’est-ce qui coince exactement ? 2, à comprendre les mécanismes sous-tendant ces frictions : les rôles ont changé. 3 , à trouver des solutions : les acteurs doivent s’adapter. Et s’il commençait, lui ? Aux dernières nouvelles, la tension a baissé. Mais Jacques est toujours en contact avec son coach.

L’analyse transactionnelle nous apprend que bien des malentendus reposent sur la difficulté des échanges, des “transactions” entre les différents états du “moi”. Françoise n’est pas une enfant, mais à certains moments elle se comporte en enfant. Si Jacques n’entre pas dans son monde, c’est comme s’il jouait dans une comédie et Françoise dans une tragédie.

Mentoring

Guibert del Marmol a appris, lui. A ses dépens. Un accident de santé qui a tourné au cauchemar et qui aurait pu virer au drame. Nommé très jeune, la trentaine à peine, à la tête de la filiale belge d’un groupe international, il « aspire » toutes les tensions émotionnelles qui traversent son conseil d’administration où l’on se déchiquetait joyeusement. Son corps renâcle puis le lache. C’est le burn-out.

Les médecins le sauvent, mais le processus de revalidation est long et propice à la réflexion : « je me suis rendu compte, raconte Guibert del Marmol, que si j’avais à trente ans les fonctions et le salaire d’un type de 45 ans, avec tous les accessoires, les attributs et le prestige que cela comprend, j’étais en fait à côté de mes pompes ». Avec le temps il se remet dans ses pompes et décide de transmettre aux autres ce qu’il a appris. Du coaching ? « Non, du mentoring. Je m’adresse surtout aux dirigeants d’entreprise. Mais bien sûr on déborde vite sur l’ensemble de la personnalité d’un dirigeant, donc aussi sur sa vie privée, sur sa vie tout entière et sur la manière dont il la gère ».

Guibert del Marmol est formel, la situation actuelle n’est pas une crise, c’est un changement de paradigme : « tout ce que nous avons appris à l’unif est chamboulé. Les méthodes de travail, les modes d’organisation, le fonctionnement de l’économie, tout a changé ». Que ferait celui qui retrouverait sa voiture un matin avec le volant à droite et la marche arrière à la place de la marche avant ?

Bof…

Bien des principes enfoncés dans notre tête pendant notre éducation ne collent plus avec la réalité d’aujourd’hui. Mariés pour la vie ? Bof. Mariés tout court ? Bof aussi. La culpabilité ? Bof encore. Le respect de l’autre ? Re-bof. Faut-il continuer ? « Certaines des personnes qui me consultent ne comprennent plus le monde dans lequel elles vivent. Ce n’est pas qu’elles aient perdu leurs repères, elles les ont toujours, mais elles ne savent plus à quoi les raccrocher », dit Aline (coach personnelle)

Par exemple, quand un divorce intervient après 30 ans de mariage et qu’il faut gérer ce qu’on n’a jamais géré, quand les enfants sont partis (ou qu’ils refusent de partir, Tanguy n’est pas qu’au cinéma), quand les différences culturelles avec un voisin étranger heurtent ce qu’on considère comme les bases même de la bienséance, quand on est licencié, contraint de prendre sa retraite, bref quand l’environnement de vie est bouleversé, parfois plusieurs fois de suite. Il y a de quoi en perdre le nord.

Introspection

La différence avec la psychanalyse, dit François, un coach qui s’intéresse très fort à ce qu’il appelle « le plancher qui se dérobe sous nos pieds », c’est que la réponse est pratique. En d’autres mots, ce que le coach apporte, ce sont des conseils. Utilisables tout de suite et fondés le plus souvent sur des techniques éprouvées, par exemple l’analyse transactionnelle ou la PNL. Leur point commun : apprendre à gérer le changement.

Banal ? Non. Le monde a toujours changé, mais il n’a jamais changé aussi vite et ce n’est pas fini. Il faut se faire à l’idée que cette adaptation sera permanente : « ça revient à courir vers une ligne d’arrivée qui se déplace elle aussi. Tout le monde n’est pas en mesure de l’accepter », dit François. Mais cela s’apprend. Et à la différence de la psychanalyse, l’introspection peut faire des merveilles : « se donner du temps pour réfléchir, pour lire, pour s’intéresser à soi-même ».


 

A lire

  • « Tomber plus haut », Guibert del Marmol. L’étonnante aventure humaine de quelqu’un qui aurait pu être… vous !
  • « Comment se faire des amis », Dale Carnegie. Un grand classique, même s’il date (1936 !). Tout n’y est pas bon à prendre, mais certaines recettes font toujours mouche.
  • « Le chemin le moins fréquenté », Scott Peck. Il date moins (1978), mais revient sur un concept sans doute erronément démodé, la discipline.
  • « L’art de la simplicité », Dominique Loreau (2005). Comment se déposséder pour se reposséder ? Voir aussi, du même auteur, « L’art des listes » ou comment organiser sa vie.

 


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