Arabelle Meirlaen, au service de dame nature
Passée avec brio de sa minuscule cuisine hutoise à sa vaste maison privée de Marchin qu’avec son mari Pierre Thirifays elle a transformé en restaurant contemporain, Arabelle Meirlaen a réussi le difficile pari d’emmener sa clientèle en région rurale au cœur d’une nature luxuriante. Une nature dont elle tire le meilleur grâce à un magnifique jardin s’étirant de tout son long jusqu’au château historique que l’on voit au loin. Désormais flanqué d’un superbe potager, ce jardin fournit à la cuisinière plantes et aromates, fleurs et légumes les plus précieux à sa cuisine joliment personnalisée. de multiples références et prix honorent cette maman de deux petites filles qui, initialement, se destinait à devenir styliste. Près de deux décennies plus tard, la voici auréolée d’une étoile Michelin, d’un 18/20 au Gault&Millau, du titre de Lady chef 2008 ou encore, de celui de maître cuisinier de Belgique.
Quels sont pour vous les aspects les plus féminins de votre cuisine ?
Ma cuisine est résolument intuitive. Elle est le reflet de ma curiosité et donc de ma personnalité. Elle s’inspire quotidiennement de ce que m’offre la nature ; à savoir, mon jardin potager ou les bois environnants. J’attache autant d’importance à l’esthétique de chaque plat qu’à la valeur nutritionnelle ajoutée. La nature regorge de bienfaits pour la santé ; des bienfaits que l’on peut facilement transposer dans l’assiette pour peu que l’on soit au courant de leurs valeurs.
Comment mettez-vous en exergue les bienfaits de cette nature ?
Je me suis beaucoup documentée, j’ai beaucoup appris d’autres planteurs professionnels (en bio ou agriculture raisonnée) avant de créer mon jardin potager. Aujourd’hui, outre l’utilisation importante des fleurs pour la décoration de mes plats, je travaille beaucoup leurs huiles essentielles pour leurs multiples avantages sur la santé. J’utilise aussi pas mal d’aromates et j’accorde de l’importance à l’harmonie des couleurs dans une assiette, au respect des saisons et au bon moment des plantations ainsi qu’à la culture bio des produits du potager.
Aujourd’hui, vous défendez le principe d’Hippocratonomie ; qu’en est-il ?
L’Hippocratonomie est un concept identifié par le professeur Vincent Castronovo. Un concept qui marie santé et produits de la nature et donc gastronomie. Avec ce professeur et suite à divers soucis de santé personnels, j’ai continué mon travail de réflexion sur les bénéfices des aliments et sur ma propre façon de me nourrir puis de cuisiner pour les autres les produits de la nature au mieux de leurs effets bénéfiques pour le corps humain. Les résultats ont été immédiats et évidents d’emblée sur ma propre santé. C’est désormais cette approche que je mets en pratique dans ma cuisine du restaurant pour que mes clients à leur tour profitent de cette nouvelle façon de s’alimenter.