Cava, Prosecco ou Crémant ?

Les fêtes de l’été sont à nos portes et, avec elles, les litres de bulles qui servent à faire pétiller les yeux des dégustateurs. Mais quelles bulles choisir ? Et pourquoi pas se tourner vers un Cava, un Prosecco ou un Crémant ?

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Par Eric Boschman

Cava

Même si vous êtes abstèmes, vous ne pouvez pas avoir manqué le tsunami effervescent de ces dernières années. Un phénomène étrange, qui échappe à toute logique. En moins de quinze ans, la Belgique est devenue la première destination à l’export de ces méthodes traditionnelles produites dans plusieurs régions d’Espagne.
Nous consommerions plus ou moins vingt-cinq millions de flacons de cette appellation particulière. Et tout cela, sans qu’aucun euro ou presque n’ait été investi en communication par les producteurs ou les instances syndicales responsables. Juste un véritable phénomène populaire, né au nord du pays, aidé par quelques articles dans quelques magazines, le bon vin au bon moment, au bon prix pour les bonnes personnes.
Plus qu’un vin, c’est carrément une mode de consommation. Mais, paradoxe bien belge, il est fortement localisé au nord du pays, pour plus de 85 % de la consommation. Alors qu’il s’agit d’un vin plutôt bon marché.

Prosecco

La nouvelle vague ? Alors qu’il semblerait que le Cava commence à ne plus croître, voire à doucettement décroître, voilà que pointe une nouvelle vaguelette italienne. Mais… car il y a quelques mais. Au niveau prix, c’est positionné un rien plus haut, et ça, c’est pas gagné, surtout en ces temps un rien plus tendus au niveau des portefeuilles.
Et puis, les proseccos, je me demande si le pluriel ne se fait pas en prosecci, ce serait nettement plus mignon… bref, passons. Les proseccos donc, sont nettement plus floraux, plus parfumés que l’essentiel de la concurrence, ce qui pourrait gêner certains consommateurs amateurs de bulles plus tendues. Enfin, mais ça c’est aussi valable pour les Cavas, les productions sont extraordinairement hétérogènes. Donc, il faut beaucoup tester pour séparer le bon grain de l’ivraie, avant d’acquérir l’ivresse.

Bulles du monde

C’est un fait, le vin effervescent a le vent en poupe. De la Tchéquie à l’Australie, en passant par le Chili ou l’Afrique du Sud sans oublier le Luxembourg ou le Portugal, le monde se met à produire des vins à bulles. Ces vins sont souvent tout à fait au point techniquement parlant et, pour la plupart, fort bien faits. Et la Belgique dans tout ça ?
Grâce au Domaine des Agaises à Haulchin et ses fameuses cuvées Ruffus et Dragone, la viticulture nationale existe au niveau international. Lors du dernier concours des Effervescents du Monde, le domaine a été primé parmi les dix meilleurs de la planète.
C’est un peu plus qu’un phénomène local maintenant. Derrière ce domaine, une jolie série de propriétés marche en bon ordre, l’avenir est plutôt prometteur.

Crémant

Un peu le parent pauvre des bulles françaises. C’est que derrière le monolithe champenois, il y a peu de lumière pour croître tranquillement. Déjà, se différencier, c’est un peu exister.
Mais il faut l’expliquer aux consommateurs, un Crémant du Jura et un Crémant de Bourgogne n’ont rien à voir l’un avec l’autre, question de sols, de climats, de cépages, sans même parler de savoir-faire. Quoi qu’il en soit, une fois pour toutes, il faut comprendre qu’un Crémant, n’est pas qu’un succédané de Champagne. C’est un vin à part entière.

 


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