Pascal Bruckner

La cinquantaine et plus sous la loupe de Pascal Bruckner

Qu’est-ce qui caractérise un individu de plus de 50 ans ? Comment peut-il profiter au mieux du sursis que l’évolution lui accorde avec une espérance de vie rallongée ? Autant de questions traitées sans langue de bois par Pascal Bruckner dans son nouvel essai, Une brève éternité (éd. Grasset).

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Après La sagesse de l’argent, titre d’un précédent ouvrage, le philosophe Pascal Bruckner s’attaque à un autre sujet sensible : la vieillesse et ses idées reçues, ses tabous à bousculer. Un thème qui sert de fil conducteur à son nouveau livre, édité chez Grasset, Une brève éternité – Philosophie de la longévité.

Un essai dont le point de départ repose sur l’évolution humaine, laquelle permet de repousser de 10 à 30 ans notre longévité. Mais que faire de ce temps pour le rentabiliser au mieux ? Pour le vivre et non le subir. La question qui doit être méditée par les 50 ans et plus. Se poser et attendre ce que propose l’avenir ? Ou goûter à ce que la vie nous permet de savourer quelques décennies de plus ? « Il faut rester des êtres de chair et de passion. Je ne crois pas à la sagesse de la vieillesse. » Ceci dit, à 50 ans et plus, il faut respecter son corps. Si l’esprit reste jeune, souligne l’auteur, le corps réclame un bon entretien. A défaut, il se chargera de vous le rappeler. En plus des maladies qui accompagnent inévitablement l’âge qui s’avance.

Vieillir, un nouvel art de vivre

Un ouvrage dans lequel Pascal Bruckner revient aussi sur les femmes qui avancent en âge. Plus galant que Yann Moix (« incapable d’aimer une femme de 50 ans », dixit), il ne manque pas de souligner le côté désirable des femmes de plus de 50 ans. En prenant comme exemple l’épouse du président Macron. Ce couple a brisé un tabou. Si l’âge avance, il reste aussi synonyme d’ « amours bouleversantes. » Un sujet qui accompagne le lecteur en compagnie d’autres sujets d’interrogations. Comment éviter la fatigue de cette longévité, pourquoi ne pas repenser au remariage, à une nouvelle carrière ? Autant de questions alimentées par des faits, des allusions artistiques. Vieillir ? Un nouvel art de vivre sa longévité annoncée. De quoi briser, selon l’auteur, la possible mélancolie engendrée par ces années de plus. Après tout, nous sommes vivants, à un âge, 50 ans et plus, où nos aïeux reposaient déjà six pieds sous terre.

Une vieillesse qui n’impose pas la sagesse


Philosophe, essayiste, Pascal Bruckner n’a pas sa langue en poche, quitte à déranger, à faire grincer bien des dents. Dans son ouvrage, il a cette phrase, sur laquelle il faut s’arrêter : « les personnes âgées ne sont pas sages. Elles sont agitées de pulsions contradictoires. Comme les plus jeunes.» Voilà sans doute une déclaration à laquelle nous ne pouvons qu’adhérer. Qui a vraiment envie d’être sage ? Certainement pas les plus de 50 ans, pour qui la vie se vit encore plus intensément. Pour profiter davantage d’une nouvelle liberté après le départ des enfants ou d’une retraite méritée. Comme disait Confucius, « apprends à bien vivre, tu sauras bien mourir. » Merci pour le conseil Conf’.

Au moment de refermer cette chronique, un autre agitateur idéologique, Georges Brassens, s’invite à la danse des années qui passent. Comment oublier, en effet, ce fabuleux titre, plutôt bien adapté à la lecture de cette brève éternité : Le temps ne fait rien à l’affaire.

Une brève éternité – Philosophie de la longévité. Par Pascal Bruckner. Editions Grasset, 272 pages, 19 euros
Couverture : éditions Grasset

 


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