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Devenir aidant proche, oui mais avec quel impact financier ?

Avec des parents âgés, frappés par la maladie ou le handicap, se pose le problème de leur soutien, de leur accueil. Comment les aider au mieux sans les placer en institution ? Prendre le statut d’aidant proche peut se révéler une option crédible. Qui mérite toutefois réflexion et nécessite quelques sacrifices.

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Les années passent, et se pose un jour la question que l’on souhaiterait ne jamais voir surgir : comment aider au mieux un parent à la santé déclinante ? Un dilemme qui touchera inévitablement les plus de 50 ans dans cette société où le vieillissement de la population devient un sérieux problème. Trouver une maison de repos ? Non seulement les places se font rares, mais les bonnes maisons, au service impeccable, coûtent cher. Très. Trop pour les petites pensions. Et les enfants ne peuvent pas toujours mettre la main au portefeuille pour assurer le complément. Que faire alors ?

Il reste une solution qui permet de garder un parent à domicile, dans son milieu familial. Celle de devenir aidant proche. Un accompagnement au quotidien qui doit être bien réfléchi. La tâche n’est pas mince. Et vous demandera quelques sacrifices personnels.

Un statut que la charte européenne de l’aidant familial définit comme « la personne non professionnelle qui vient en aide, à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour assurer les activités de la vie quotidienne ». En Belgique, côté francophone, il existe trois associations destinées à l’accompagnement des aidants proches. Elles sont rassemblées sur le site www.aidants-proches.be.

Un statut enfin reconnu

Une situation d’entraide choisie essentiellement par des femmes. Selon les chiffres disponibles pour l’Europe, elles seraient entre 57 % et 90 % (selon les pays) à assurer cette présence et cette aide aux parents âgés et/ou malades. Comme l’indique le site pourlasolidarite.eu, ces aidants proches « constitueraient à l’échelle belge l’équivalent de 150.000 temps pleins, et dont le travail mensuel est estimé entre 941 et 1.189 euros ». On estime à quelque 860.000 le nombre d’aidants proches en Belgique. Certains occupent cette fonction en plus d’un travail salarié, d’autres s’y consacrent à plein temps. Avec la précarité qui l’accompagne. Et la fatigue d’une aide qui occupe, selon les études disponibles, plus de 80 heures par mois.
Sur son site, Maggie De Block a parfaitement souligné le travail de ces personnes dévouées : « ces aidants proches mettent sur pause leurs ambitions professionnelles et personnelles pour s’occuper de quelqu’un qui leur tient à cœur. L’aide qu’ils fournissent est inestimable. Ils doivent dès lors pouvoir compter sur la sécurité sociale ». De fait, une nouveauté est annoncée, bienvenue, avec un statut officiel qui sera assuré aux aidants proches dès le 1er octobre. Ils pourront notamment prétendre à un congé rémunéré.

Quel impact financier pour l’aidant proche ?

En Belgique, l’aidant proche assume cette fonction le plus souvent dans la sphère intrafamiliale. Sans savoir, souvent, que la rédaction d’un contrat de travail peut générer des avantages non négligeables si l’aidant proche est sans travail annexe. En termes de droits sociaux (retraite, chômage, sécurité sociale…) notamment.
Certaines allocations sont prévues en Belgique pour assurer une aide financière à l’aidant proche, mais ce dernier ne peut nullement l’envisager comme un salaire de substitution. La Flandre seule offre une allocation directement destinée aux aidants proches (mantelzorgpremie). Au niveau national, il existe l’allocation pour l’aide aux personnes âgées et pour les régions flamande et wallonne, une assurance dépendance. Autant d’allocations qui peuvent servir à dédommager un aidant proche.

Pour l’aidant proche qui relève du chômage, il est possible d’obtenir une dispense (limitée à 48 mois) de recherche d’emploi pour pouvoir remplir sa fonction auprès d’un proche malade. Sur le site www.onem.be/fr/documentation/feuille-info/t154, la procédure, plutôt complexe elle aussi, permet au chômeur de se mettre en ordre pour assurer sa fonction d’aidant proche et bénéficier de l’allocation prévue. Sans entrer dans les détails, l’allocation délivrée au chômeur aidant proche est de 11,51 euros par jour.

Un avenir pour l’aidant proche

Avec le vieillissement prévu de la population et le besoin sans cesse grandissant de soins et d’accueil des anciens et des malades, la fonction d’aidant proche risque de connaître un succès croissant dans les prochaines décennies. D’où une nécessité pour les autorités de lui offrir un vrai statut et une aide financière. Pour soulager quelque peu une situation financière déjà difficile pour la Sécu. Parce que nos anciens le valent bien.

 


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