Un bien pour l’avenir

Reading Time: 6 minutes

Les services

Pascal Vandeput, lui, n’y croit pas trop. En tout cas en dehors des résidences-services réservées aux seniors. Ce commercial et consultant s’est occupé de la commercialisation du Parc Hamoir situé au coeur d’un jardin exceptionnel de 1,5 hectare à Uccle (Bruxelles). Développé par Project², ce projet, qui a démarré en 2011, compte, au départ, 52 logement de 110 à 280 m². Et certains même plus grands car des propriétaires ont décidé de rassembler plusieurs biens.

A l’origine, le promoteur avait prévu plusieurs services pour les occupants, dont un concierge, qui était là pour réceptionner des colis, accueillir des installateurs, réserver un restaurant, un taxi ou des billets d’avion, ou encore effectuer des contrôles à l’entrée. Des rondes étaient également prévues. « A la première assemblée générale des copropriétaires, l’idée des services est passée à la trappe », explique Pascal Vandeput. « Les propriétaires ne voulaient pas voir leurs charges doubler pour des services qu’ils ont sans doute par ailleurs : on les connaît dans les restos ou dans les agences de voyage, ils ont éventuellement un chauffeur… » Aujourd’hui, il y a bien un concierge mais qui s’occupe du nettoyage et rend, suivant arrangements, quelques services. « Le concept du concierge, tel qu’on en voit à New York, n’est pas dans le mentalité belge », poursuit le commercial. « La première chose qu’un candidat-acquéreur regarde, avant le PEB, c’est le coût des charges. Les gens sont prêts à acheter des biens très chers car ils savent qu’ils vont pouvoir faire une plus-value. Mais ils ne veulent pas de charges élevées, car c’est à perte. »

L’aspect sécurité a par contre été maintenu : grillage, caméras, rondes, contrôle d’identité,… « La demande pour ce type de services est, par contre, importante et je pense qu’elle le sera de plus en plus. »life-magazine


Un bon placement ?

Investir dans une résidence-services est-il une bonne idée ? Administrateur délégué du bureau de consultance immobilière Stadim, Philippe Janssens n’est pas très partisan de ce type de placement. « On peut acheter un bien immobilier parce qu’il nous plaît, qu’on a envie de vivre là plus tard, ou qu’on a des amis qui y ont acheté un appartement, mais il ne faut pas le voir comme un placement rentable. » L’expert avance plusieurs arguments. Le principal tient à la qualité de l’exploitation. « Une résidence services peut être comparé un peu à un hôtel : la valeur d’une chambre y dépend fortement de la qualité de son exploitation. Plus encore que dans une copropriété classique, il faut voir aussi comment l’immeuble est entretenu», explique l’expert, qui avance un autre argument : « Dans un immeuble luxueux, les appartements sont souvent vendus casco car les occupants ont en général envie d’aménager leur bien suivant leurs besoins. Quid de la location alors ? Et comment savoir ce qui conviendra quand on s’y installera, dans 20 ans peut-être ? De plus si un propriétaire loue son bien, en attendant de l’occuper, et a tout à coup envie ou besoin de s’y installer parce que il devient veuf, par exemple, comment faire pour se « débarrasser » rapidement du locataire ? Celui-ci est protégé. »

Pour Philippe Janssens, celui qui à 50 ans désire investir dans de l’immobilier a intérêt à opter pour des sicafi. « Certaines ont dans leur portefeuille des maisons de repos et des résidences-services. Si l’on a des enfants, c’est peut-être mieux de ne pas immobiliser un patrimoine trop important, car on ne sait pas de quoi demain sera fait… »


 


© Fiftyandme 2024