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Découvrir Madagascar au fil de la RN7

La RN7 de Madagascar est la route principale qui relie la capitale, Antananarivo à Tuléar, au sud-ouest, soit 1.000 km d’un fin ruban de macadam qui serpente entre rizières, hauts plateaux et villages. N’imaginez pas une route nationale. Cela ressemble à une petite départementale française et on dépasse rarement les 60 km/h. Il n’y a pas un feu rouge et très peu de voitures, juste quelques camions qui croisent des charrois en bois tirés par des zébus. Il faut donc compter une bonne semaine pour savourer ces paysages magnifiques ponctués de sourires, de rencontres et de culture. Découvrez notre guide de la traversée de la RN7 à Madagascar !

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Antananarivo et les collines sacrées

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Tout le monde la surnomme « Tana ». Bâtie sur les flancs de plusieurs collines, la ville est un dédale de ruelles et d’escaliers, ce qui ne facilite pas la circulation. On s’y balade donc à pied pour flâner dans les marchés de la ville basse et pour visiter le palais de la reine dans la ville haute. Il faut sortir de la ville vers le nord et affronter 15 km de bouchons pour atteindre Ambohimanga, un site classé au patrimoine de l’humanité. Mais cela en vaut la peine car le site est attachant et offre une vue magnifique sur la plaine. Cette ancienne cité royale fut longtemps sacrée et interdite aux étrangers. On découvre aujourd’hui la place où se tenaient les discours royaux, le palais du roi en bois foncé, les palais d’été des reines et les tombeaux royaux.

Les hauts plateaux de l’Imerina

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Rendez-vous avec notre chauffeur et notre guide qui vont nous accompagner pendant tout notre voyage vers le sud. On sort de la ville et très vite, on se retrouve dans les hauts plateaux de l’Imerina où tout se conjugue en vert et rouge, avec leurs rizières, villages et bourgs typiques. On se croirait en Ecosse, mais en plus exotique avec des eucalyptus sur les hauts plateaux et des bananiers dans les vallées. La température de l’air est délicieuse, avec un beau soleil. Nous suivons une piste de 20 km pour atteindre le village d’Antoetra, porte d’accès au pays Zafimaniry ponctué de villages en bois classés par l’Unesco. Le chauffeur conduit comme un chef. Il zigzague entre les nids de poule qui défoncent le macadam et les troupeaux de zébus en transhumance entourés de bouviers venant du sud jusqu’à Tana, soit 40 jours de marche à travers les hauts plateaux. La présence du guide est précieuse pour nous introduire dans les marchés et chez les artisans. Les femmes tiennent les échoppes et surveillent les enfants. Les hommes travaillent dur dans les rizières, coupant le riz à la faucille, battant à la main les gerbes pour en extraire les grains de riz. La notion du temps et de l’espace est relative ici. Les villageois font bien 4 heures de marche pour aller au marché !

La forêt tropicale de Ranomafan

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Nous bifurquons vers l’est pour rejoindre le grand parc national de Ranomafana, une forêt tropicale où vivent les lémuriens dorés. Changement de décor et d’ambiance. En un coup, il fait chaud et humide. Un guide du parc nous propose une balade de deux heures et on se couvre de la tête aux pieds car la forêt grouille de boas arboricoles, de phasmes, de sangsues, de scorpions et de mygales, mais aussi de lémuriens qui jouent dans les arbres à quelques mètres de nous. Le guide nous fait découvrir toutes les plantes endémiques de l’île et leurs usages, tel le Ravenala madagascariensis, l’emblème national du pays, surnommé l’arbre du voyageur car ses grandes palmes en éventail sont gorgées d’eau, ainsi que d’innombrables orchidées et des fougères épiphytes. A midi, on s’arrête dans un petit restaurant qui nous sert de délicieuses écrevisses au bord d’une rivière. On se laisse vivre et on commence à être ensorcelés par l’atmosphère si particulière de cette île.

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Le pays des pierres

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Retour sur la RN7 et cap vers le sud après avoir visité la vieille ville de Fianarantsoa qui abrite de nombreux artistes et artisans et quelques belles demeures bien conservées. On passe un dernier col et le paysage change. C’est le pays des pierres, de larges vallées avec des montagnes monumentales de granit et des plaines herbeuses qui servent de pâturages aux zébus. Au fil des kilomètres, on descend en altitude. Il fait de plus en plus chaud et sec. On s’imagine dans la pampa. Nous arrivons dans le Parc national de l’Isalo, un énorme massif de grès d’une incroyable beauté, avec des canyons ciselés, des crêtes déchiquetées, des pitons rocheux de couleur rouge, grise, verte, bleue ou jaune selon la lumière et les différentes strates de pierre. Nous logeons pour deux nuits dans le plus bel éco-lodge du parc, le Relais de la Reine, situé dans un environnement sublime et qui propose des randonnées à cheval et une visite d’un remarquable potager et verger bio.

Un décor de western

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C’est la dernière ligne droite vers le Canal de Mozambique qui sépare Madagascar du continent africain. On se croirait dans un dessin animé, avec Vil Coyote qui poursuit Bip Bip dans un paysage un peu lunaire, avec des collines en forme de plateau. La route traverse une petite ville surgie il y a 25 ans quand on a découvert un filon de saphirs. Elle grouille de monde et de magasins de pierres précieuses et semi-précieuses. On imagine bien les premières villes du Far West au moment de la découverte de l’or. Plus on se rapproche de la côte, plus on sent l’Afrique, avec des baobabs, ces arbres géants en forme de bouteille ou de cruche. Leur tronc renflé en réserve d’eau leur permet de supporter les sécheresses les plus sévères, une forme d’adaptation qui leur a valu le nom d’arbre bouteille.

Le lagon d’Ifaty

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Ville de poussière alanguie sur la côte, Tuléar paresse sous la chaleur écrasante du soleil. Les cyclo-pousse colorés nous emmènent faire un petit tour au marché central ou sur le marché aux coquillages, avec ses échoppes tenues par des femmes au visage recouvert d’un masque couleur terre qui les protège du soleil. Mais c’est lorsque le soleil décline que les rues s’éveillent et que les quartiers s’animent jusque tard dans la nuit. Le port de Tuléar marque la fin de la RN7, mais nous terminons le voyage en longeant la mer bordée de salines et de mangroves de roseaux et de palétuviers pour rejoindre les villages de pêcheurs d’Ifaty et de Mangily et faire un séjour au bord du lagon aux eaux turquoise. Un site exceptionnel pour la pêche et la découverte sous-marine dans les récifs coralliens accessibles en pirogue traditionnelle.


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