L’hôtel Byblos***** berce les étés tropéziens du charme de ses années glamour. L’hôtel le plus célèbre de la presqu’île est une sorte de grand hameau enclavé dans le village, dont les maisons aux toits de tuiles génoises et aux façades de couleurs pastel rouges, jaunes et bleues s’étagent irrégulièrement de la citadelle dentelée de style mauresque jusqu’à la place des Lices. Une piscine aquarelle ajoute du bleu azur à l’humeur cristalline de ses occupants, il y a même un olivier centenaire, et des lieux-dits, le Hameau, la Bastide…
Par Manoëlle Sepulchre
Ode au soleil, ode à la vie
L’aventure commence dans les années 1960. Jean-Prosper Gay-Para, riche Libanais propriétaire d’hôtels à Beyrouth, fait construire ce qui sera le premier palace de Saint-Tropez, à une portée de boule de pétanque de la place des Lices, mais à l‘écart de son agitation. Pour donner une âme particulière à son hôtel, Gay-Para métisse les cultures méditerranéennes, mariant antiquités orientales et panneaux décoratifs en céramique de Vallauris. Il l’appelle Byblos, comme le port phénicien, et le place sous la protection des dieux en choisissant comme emblème l’enlèvement d’Europe par Zeus.
Brigitte Bardot, en pleine lune de miel avec Gunther Sachs, inaugure les lieux. Mireille Darc, elle, sera la marraine de la soirée d’ouverture, en mai 1967 : mille invités, dont Françoise Sagan escortée de Jacques Chazot, Juliette Gréco et Michel Piccoli, Bernard et Annabel Buffet, Eddy Barclay, en résumé tout le gratin de la jet-set. Première fête d’une longue série qui donnera le ton de ce que sera la vie (et la nuit) au Byblos. Revers de fortune oblige, Jean-Prosper Gay-Para cède, quelques mois plus tard, son palace à Sylvain Floirat, l’homme d’affaires qui a donné des ailes à Europe 1 et à ce qui deviendra Matra, entre autres. Aujourd’hui, le Byblos appartient toujours à sa famille.
C’est ici que Mick Jagger a épousé Bianca Perez, que Michel Polnareff et Eddy Mitchell se sont partagé le même piano, l’un répétant le matin, l’autre l’après-midi.
Comme un bon vin, le Byblos vieillit bien. Cinquante ans plus tard, l’esprit de ce lieu n’a pas changé. Même si l ‘hôtel réinvente la modernité en s’armant de toutes les dernières technologies, il conserve indéniablement son cachet unique et indélébile. Encore plus grandes et plus glamour, une nouvelle génération de chambres et suites offre une décoration contemporaine et s’accompagne des dernières technologies pour combler les désirs d’une clientèle internationale habituée aux plus beaux palaces de la planète. Coup de foudre pour la toute nouvelle suite Missoni Home, dessinée par Rosita Missoni pour les 50 ans du Byblos. La créatrice qui partage avec la famille Chevanne l’amour de recevoir, a exploré toutes les harmonies de couleurs pour apporter sa touche personnelle à la plus grande suite de l’hôtel (180 m²).——————————-
Le Temple des nuits tropéziennes
Le Byblos possède les mètres carrés les plus convoités de la Côte d’Azur, le carré VIP des Caves du Roy : 20 à 25 m² maximum, où se pressent les riches et célèbres. Dans ce « grand manège » du carré VIP, on croise aussi bien les enfants de…, les top models du moment, les têtes couronnées, les industriels… Pour les autres, il reste la grande salle. Chaque soir en été, dès minuit, le rituel est immuable : quelque 400 noctambules attendent pendant des heures l’autorisation d’entrer, délivrée à dose très homéopathique. Ce sont les anonymes de la « file de droite ». Dans celle de gauche passent les célébrités. Rien que pour ce spectacle, certains font la queue jusqu’à l’aube en détaillant les vitrines publicitaires des boutiques de luxe de Saint-Trop’, judicieusement installées sous les glycines de la ruelle la plus jet-set du monde.
Cinquante ans plus tard, l’âme de cette légende tumultueuse plane plus que jamais au cœur du mythique club qui dévoilera cet été 2017 sa nouvelle architecture scénographiée par François Frossard.